Née le 23 Août 1958 à Lodja dans l’actuelle province du Sankuru, Jackie Shako Diala Anahengo a grandi dans la ville de Kinshasa, où ses parents sont venus s’installer définitivement.
Elle était parmi les dernières survivantes de la génération des femmes qui ont façonné l’histoire du théâtre populaire en République Démocratique du Congo.
Mama Shako comme l’appelaient ses fans, était encore dynamique sur scène. Cette grande et célèbre actrice est devenue une figure emblématique et un modèle incontestable dans la comédie congolaise, alors que son rêve d’enfant était de devenir hôtesse de l’air après ses études de Secrétariat.
Mariée et mère d’une seule et unique fille Jackie Diala Shako a fait 45 ans de carrière dans le théâtre populaire.
Ses débuts remontent des années 1972, alors qu’elle n’avait que 14 ans lorsqu’elle accompagnait son défunt cousin et comédien Inga à ses répétitions au groupe Mawazo.
Mama Shako est arrivé au groupe Mawazo après le départ d’Arthur Nyemba, Musthapa et Mutombo Buisthi, suite à un spectacle que le groupe devrait produire à l’UPN. Malheureusement, une actrice du nom de Mélanie est tombée malade deux jours avant. Comme Lors des répétitions, elle répétais plus souvent les rôles des gens et beaucoup plus celui de Mélanie, alors, Muyuyu l’a proposé de remplacer cette artiste.
Après le test, tout le monde était d’accord et elle est allé à l’insu de ses parents, bien sûr en complicité avec son cousin Inga.
Après sa prestation, Maman shako a été ovationné par les étudiants de l’UPN qui l’ont transporté sur leurs épaules à la fin du spectacle. Fière de ce qu’elle avait accompli, Shako a été motivé de faire l’art dramatique. Après quelques temps dans le groupe Mawazo, elle va intégrer le groupe « Mangobo ». Et, la jeune femme finira par être membre du collège fondateur du groupe « Sans Souci », dont elle était la vice-présidente jusqu’à sa mort, ce mardi 15 juin 2021 à HJ Hospitals dans la commune de limeté, suite une douleur survenue après l’extraction des 3 dents.
Malgré les difficultés, Maman Shako n’avais jamais eu l’intention d’abandonner le théâtre populaire.
Obligée de se départager entre les études et le théâtre, cette artiste-comédienne finira par obtenir son diplôme en Secrétariat de direction au Centre Féminin Maman Antoinette Mobutu. Malgré l’opposition farouche de son père à sa carrière d’artiste comédienne « la petite Shako » a su convaincre son géniteur par son travail et sa détermination.
Sa passion pour son métier a fait d’elle, à ce jour, l’une des grandes filles du théâtre populaire congolais.
Maman Shako a également gardé sa régularité sur scène pendant plus de quarante ans.
Tout au long de sa carrière, elle a incarné le rôle de plusieurs personnages et étalé l’immensité de son talent à travers diverses pièces de théâtre. Créatrice de plusieurs scénarios, l’actrice trouvée son inspiration dans la vie courante.
Mama shako a gardé aussi bien de bons que de mauvais souvenirs de son metier. Le plus inoubliable reste la reconnaissance de son talent d’artiste en l’octroyant une médaille en or de mérite civique.
A ceci s’ajoutent des voyages durant lesquels elle a eu à découvrir certains coins reculés du pays, grâce à l’invitation de l’ex-Première dame de la République, Olive Lembe Kabila, lors de « la marche mondiale » organisée à l’Est du pays.
Maman Shako avait aussi plusieurs diplômes des distinctions et autres décernés notamment par le Ministère de la Culture et des arts et des différentes organisations.
Jackie Shako Diala Anahengo appelé Mama Shako est décédé à l’âge de 63 ans, alors qu’elle avait encore la force de poursuivre sa carrière. Une mort que sa famille attribue à la négligence médicale de HJ Hospitals.
Selon elle, il n’est pas logique, d’extraire à une personne âgée de plus de 60 ans plus d’une dent le même jour, de ne pas assurer sa prise en charge alors qu’elle est revenue avec une douleur atroce et une mâchoire pratiquement paralysée, et la laisser étalée sur un banc de 09h à 14h attendant le médecin qui n’ai intervenu que vers 15h après insistance d’autres artistes comédiens notamment Maman Bipendu.
Alpha Ndamuso