La chasse aux migrants en Tunisie prend une tournure dramatique. Une jeune femme et sa petite fille ont été retrouvées mortes de soif dans le désert en Libye. Les corps de ces dernières, ayant perdu la vie au début de la deuxième moitié du mois de juillet en cours, ont été formellement identifiées par le compte Twitter Refugees in Libya. La mère et son enfant vivaient depuis plusieurs années en Tunisie, avant d’être extorquées par les autorités tunisiennes.
Selon des sources proches du dossier, la femme sans visage et sa fille jetées dans le désert il y a quelques jours n’étaient pas seulement des migrantes, elles avaient une vie et une histoire.
En effet, la petite fille était âgée de six ans et s’appelait Marie et sa mère, Fati Dosso était âgée de 30 ans. Orpheline, elle avait quitté Man, son village du centre-ouest de la Côte d’Ivoire, pour la Libye il y a plusieurs années, afin d’y gagner un peu mieux sa vie. Elle était mariée à Bengue Nyimbilo Crepin, âgé de 30 ans et originaire du Cameroun. Surnommé Pato, ce dernier est le père de la petite Marie.
La plateforme “Refugees in Libya”, qui a donné l’information, ignore si le couple s’est rencontré dans le pays. Mais cette plateforme fait savoir que plusieurs fois ces dernières années, le couple et leur petite fille ont tenté ensemble de traverser la Méditerranée, mais sans succès. Fati et Pato ont donc quitté la Libye et se sont installés en Tunisie, pour y élever leur petite fille.
Mais ces derniers jours, à cause de la chasse aux migrants en Tunisie, Fati et Marie ont été expulsés ensemble de leur domicile, et abandonnées dans le désert à la frontière libyenne.
Si les corps de l’enfant et de sa mère ont finalement été retrouvés par les autorités libyennes, “Refugees in Libya” reste toujours sans nouvelles du père de famille.
Le lundi 24 juillet 2023, le ministère de l’Intérieur libyen a annoncé avoir découvert cinq nouveaux corps de migrants à la frontière entre la Libye et la Tunisie. Ces personnes sont mortes de déshydratation après avoir passé plusieurs jours dans une zone désertique sans eau, ni nourriture, en cette période estivale où les températures flirtent avec les 50 degrés Celsius dans le bassin méditerranéen.
Grâce Ngoma