Une femme séropositive peut elle avoir des enfants séronégatifs ? La réponse avec Isidore MABIALA spécialiste du PNMLS

IMG-20240604-WA0020

Partager:

Arrêter la transmission du VIH de la mère à son enfant est l’un des principaux objectifs que poursuit le Programme National Multisectoriel de Lutte contre le Sida, PNMLS en sigle. 

Mettre au monde un enfant sain et en bonne santé, c’est le souhait de toutes femmes désirant enfanter. C’est aussi le vœu le plus cher des femmes séropositives ayant un désir d’enfant. 

Aujourd’hui, les avancées de la médecine ont permis aux femmes enceintes porteuses du VIH de donner naissance à un bébé séronégatif. 

Etre séropo ne change plus la donne, car toutes les conditions thérapeutiques et médicales sont réunies pour avoir un enfant en bonne santé.  La prise en charge avant et pendant la grossesse, est assuré. Puis chez l’enfant pendant les premiers mois de vie, empêche en effet la transmission du virus.

Ces précisions ont été données par Isidore MABIALA, Secrétaire Exécutif Provincial du PNMLS Kongo Central. Il a dit lors d’une interview accordée à nos reporters.

Pourelle.info: Monsieur Isidore, est ce possible pour une femme enceinte porteuse du Sida puisse concevoir un enfant sans cette maladie?

Isidore MABIALA : Je confirme que cela est bel est bien possible de nos jours, puisque la science a largement évolué de nos jours.

Nous n’encourageons pas les femmes à attraper le sida, mais la science a solutionné cette question qui a traumatisé beaucoup de femmes séropo. 

Pourelle.info : Beaucoup de congolais se demandent si une femme séropositive Africaine peut avoir des enfants séronégatifs ?

Isidore MABIALA : Nous confirmons que des recherches et des techniques existantes actuellement permet à une femme séropositive c’est-à-dire qui a le VIH à donner naissance à un enfant ou même à des enfants qui sont séronégatifs c’est-à-dire des enfants qui ne sont pas infectés par le VIH-SIDA. Cela n’est pas discriminatoire. Africaine, Européenne, Asiatique bref toutes les femmes sont concernées.

Depuis plusieurs années, les pays développés, appliquent une stratégie que nous appelons PTME la prévention de la transmission mère-enfant du VIH qui est même devenue aujourd’hui ETME entendez élimination de la transmission mère-enfant. Donc aujourd’hui, il est tout à fait possible à plus de 90% que la mère ne puisse plus transmettre l’infection à VIH à son enfant et donc à ce moment l’enfant va naître séronégatif. C’est un grand défi que nous avons eu à relever et ça, je pense que le succès que nous avons eu dans la lutte c’est vraiment d’arrêter que la maman puisse transmettre le virus à son enfant.

Pourelle.info : Et quels sont les moyens mis en place pour y arriver ?

Isidore MABIALA : En fait, pour que la maman ou femme qui est séropositive ne puisse pas transmettre le virus à son enfant tout part de l’intervention que nous menons dans le cadre de ce que nous avons appelé l’élimination de la transmission du VIH sida de la mère à l’enfant. La première intervention est que nous offrons des services de santé de reproduction à toute jeune fille qui est en âge de procréer et donc par rapport avec ce service nous avons. La planification familiale et également l’utilisation des préservatifs. Alors en dehors de cela la femme qui est enceinte et qui est séropositive est soumis à pouvoir suivre ce que nous appelons BTME, c’est-à-dire dès le premier trimestre nous surveillons la femme et nous la mettons sous traitement antirétroviral pour justement ne pas transmettre le virus. Et on évite à la femme toutes sortes d’infections qui peuvent occasionner des lésions dans l’utérus au risque que l’enfant soit contaminé. 

Nous menons également un certain nombre d’interventions lors de l’accouchement, déjà la femme va être mise sous traitement pour empêcher que lors de l’accouchement elle ne puisse pas transmettre le virus à son enfant. Et ces interventions se poursuivent même pendant la période de l’allaitement. On recommande à la femme en ce moment là d’allaiter son enfant exclusivement avec le lait maternel et éviter justement d’autres boissons qui peuvent créer des lésions dans le tube digestif. 

D’autres interventions sont menées uniquement qu’avec l’enfant qui est le nouveau-né. Déjà que un nouveau-né qui vient d’une maman séropositive nous l’appelons un “nouveau-né exposé”, en ces moments là ce nourrisson est également mis sous un traitement que nous appelons “un traitement pour sa propre santé” pour éviter justement que l’enfant puisse attraper le virus. Alors avec cet enfant, 6 semaines après nous allons encore le tester pour voir si le virus n’a pas été transmis et après ces 6 semaines, c’est en ce moment là qu’on dira que l’enfant n’a pas été infecté.

Selon toujours Isidore MABIALA, le grand combat que mène le PNMLS est d’avoir beaucoup de patients qui ont une charge virale supprimée,  car une personne qui a la charge virale supprimée n’a plus beaucoup de risques de transmettre le VIH ni à son enfant ni à son partenaire. 

Et pour avoir une charge virale supprimée, il faut justement prendre correctement son traitement.

Germaine BAKAMBANA 

Partager:

Articles similaires

Laisser un commentaire

Solverwp- WordPress Theme and Plugin