L’Ong Afia Mama par son projet Makoki Ya Mwasi a organisé le Café Juridique sur les DSSR à Kinshasa.

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AFIA MAMA, une Organisation Non Gouvernementale qui milite pour l’harmonisation du cadre légal Congolais en faveur des droits des femmes, a organisé ,le mercredi 22 Juin 2022, à Kinshasa, le Café Juridique sur les Droits et la Santé  Sexuelle et Reproductive, DSSR, et sur les questions d’avortements, à l’intention des Champions , des prestataires de la santé et de la justice.

Dans son mot de circonstance, la Directrice Exécutive de Afia Mama, Anny Modi a circonscrit le cadre de cette activité, qui s’inscrit dans la ligne droite de la mise en œuvre du Projet MAKOKI YA MWASI, axe  Santé : « Avant ce café juridique, certaines activités ont été déjà menées, telles que l’identification des champions à Kinshasa et à Goma ; l’organisation des séances de clarification des valeurs, des sessions de communication et de formation sur les questions liées à l’avortement ; des séances de Sensibilisation pour arriver au changement positif des mentalités en ce qui concerne la santé sexuelle et Reproductive ».

C’est ainsi que Arnold Bakolo, Chargé des Projets chez AFIA MAMA, a brièvement présenté le Projet MAKOKI YA MWASI, les objectifs, les résultats réalisés et les résultats attendus, avant de donner les cibles du projet : « les hommes, les femmes ,les jeunes filles ».

Dans le premier exposé, la Sage femme du PNSR, Nono Mitungu, a captivé la salle, autour du sujet « l’Ampleur des avortements dans le monde et en RDC ». Dans le monde, a-t-elle souligné, selon l’Etude ESP-PNSR : « la mortalité maternelle est inquiétante : chaque minute dans le monde, 380 femmes tombent enceintes, 190 attrapent  des grossesses non désirées, 40 femmes font des avortements, et une femme meurt. Les femmes par jour et toutes les 2 heures trouvent la mort à cause de l’hémorragie(47,8%), l’anémie ( 16%), les infections (12%), l’hypertension  pendant la grossesse (8%) ».

La Sage femme Nono a relevé que dans le cadre de l’Etude EDS : « La ratio de la Mortalité maternelle est de 846 décès sur les 100.000 femmes ; 30.000 femmes par an ; 83 femmes par jour soit 3 femmes par heures ». Devant ces chiffres inquiétants, il est nécessaire, de vulgariser les services d’accès aux méthodes de planification familiale et aussi parler des avortements médicalisés, selon le Protocole de Maputo.

Dans leurs interventions, Maîtres, Patrick Mbangana, Juge au Tribunal de Commerce de Kinshasa, Sarah Kalala Buabuka, Avocate, et Augustin Bayenda, ont parlé du Protocole de Maputo, un instrument international qui fait partie de l’arsenal juridique de la RDC. Selon Patrick Mbangana, « En tant qu’instrument juridique incorporé dans l’arsenal juridique de la RDC, il a de la valeur supérieure aux lois en vertu de l’article 215 de la Constitution du 18 Mars 2006 ». Et de marteler que, « Ce texte a été ratifié par la RDC, approuvé par le Parlement, Promulgué  par le Chef de l État et publié dans le Journal Officiel. Tout ceci confère au Protocole de Maputo le caractère d’une loi supérieure aux lois  internes et abroge certaines dispositions du Code pénal : les articles 165, 166 et 167 de décret  du 30 janvier 1940, qui réprimaient l’avortement. Tandis que  le Protocole de Maputo,  apporte un fléchissement parce qu’on a introduit dans le Droit congolais, la politique de l’acceptation de l’avortement médicalisé ».

Sarah Kalala, Avocate, a donné les précisions sur les cas qui sont concernés par les avortements médicalisés : « l’agression sexuelle, le viol, l’inceste, ou quand la vie de la mère est en danger par rapport à la santé mentale et physique ou celle du fœtus ».

En dehors de ces cas précités, «  le reste de cas d’avortements  sont répréhensibles par la justice », a martelé l’avocate Sarah Kalala.

Le souci, a dit, Anny Modi ,Directrice de Afia Mama, est que tous les participants deviennent des ‘’ sensibilisateurs ‘’ partout, pour sauver des vies humaines, en donnant la vraie information aux femmes, aux jeunes filles et aux hommes, pour éviter des avortements clandestins, causes de plusieurs décès.

Jean Pierre Katenda

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