Ketsia-Divine MISEYA parle des maux qui rongent les filles kinoises
En marge de la journée internationale de la jeune fille célébrée le 11 Octobre cette année autour du thème « La vision des filles pour l’avenir », la redaction de Pourelle.info a fait parler Ketsia-Divine MISEYA, une jeune juriste, activistes des droits humains et formatrice. Elle a plus évoqué les maux qui rongent aujourd’hui les jeunes filles de Kinshasa, la capitale de la République Démocratique du Congo.
Pourelle Info : Quels sont selon-vous les maux qui rongent aujourd’hui les filles kinoises en particulier ?
Ketsia-Divine MISEYA : Oui, effectivement, chaque époque connaît ses maux et les jeunes kinoises n’en sont pas exemptées. Selon mon constat et ma lecture de temps, je relève trois principaux maux qui rongent les filles kinoises aujourd’hui. En premier lieu, la crise identitaire. Je commence par là puisque c’est un aspect non négligeable dans la vie d’un être humain. Avoir une certaine taille, s’habiller d’une quelconque manière, posséder le dernier gadget téléphonique, côtoyer certains endroits, etc. Une sorte de standardisation est de plus en plus prônée en laissant croire aux « non-conformistes » qu’elles sont en dehors de la plaque. Cette crise identitaire étouffe la vraie personnalité des Kinoises, orientant la plupart dans un conformisme vicieux. Deuxièmement, la recherche de l’argent facile. Il est vrai que les conditions de vie et de travail ne sont pas faciles quoique j’estime qu’il est possible de percer. les exemples de jeunes filles modèles sont palpables dans notre société. J’ai personnellement constaté qu’un nombre croissant des jeunes kinoises se résignent devant le premier obstacle se penchant sur la voie soit disant facile : phénomène sugar daddy, le proxénétisme, l’escroquerie, les jeux de hasard… Ces faits me conduisent à mon troisième point, l’exaltation des réseaux sociaux et la diffusion de certains programmes télévisés avec une influence destructive sur les bonnes mœurs. Si il est vrai que certaines utilisent les réseaux à bon escient, nombreuses sont celles qui, par manque de discernement, imitent tout et rien. C’est un monde presque sans policier routier où pour arriver à destination, il faut connaître son itinéraire au risque de s’arrêter en chemin et se perdre.

Pourelle.info : Expliquez nous comment est-ce que ces choses citées impactent positivement soit négativement la société congolaise et la vie des kinoises particulièrement ?
KDM : Tout dépend de la vision et des objectifs. Le temps me manquerait de citer toutes ces jeunes filles et femmes qui brillent et utilisent à bon escient les réseaux sociaux par exemple pour promouvoir leur travail, leur recherche… À mon avis, la balance de ces maux penche beaucoup plus du côté négatif
Pourelle.info: Selon vous, quelle est la responsabilité des jeunes filles kinoises face aux maux qui rongent la société et les kinoises en particulier ?
KDM : Notre responsabilité à nous, en tant que jeunes filles kinoises est de tout simplement prendre conscience. Garder à l’esprit que tout ce qui brille n’est pas de l’or ; sortir des illusions et se mettre au travail pour rendre ses rêves possibles, en gagnant dignement ses revenus. Autour de nous, il y a des femmes exceptionnelles, des références, des modèles à suivre, des femmes auprès de qui, nous pouvons nous inspirer pour la suite.
Pourelle.info : Quel message particulier adressez-vous à toutes les kinoises à l’occasion de la Journée Internationale de la jeune fille ?
KDM : Mon message est direct. J’exhorte les jeunes filles à prendre le temps de planifier leur vie par des étapes et objectifs à atteindre. Et après cela, de passer à l’action en gardant sa dignité et ses valeurs. Nous sommes un capital humain de taille pour notre nation. J’en appelle aussi à la prise de décisions fermes de la part de nos autorités pour l’élimination de toutes les formes de violences à l’égard des jeunes filles.
Pourelle.info: Merci Ketsia-Divine MISEYA
KDM : C’est moi qui vous remercie
Aggée CHUGA
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