Inondations à Kinshasa : ‹‹ Nous sommes responsables, nous avons dégradé nos rivières en les transformant en dépotoir ››, regrette l’environnementaliste Jeanette BOSINGIZI

Alors que les conséquences immédiates des inondations survenues à Kinshasa, la capitale de la République Démocratique du Congo, sont à la fois tragiques et palpables, il est crucial de cerner les causes fondamentales de cette catastrophe naturelle.

C’est dans ce contexte que POURELLE.INFO a sollicité l’expertise de Jeanette BOSINGIZI, environnementaliste et coordinatrice de l’ONG Logos 1 pour en savoir plus .

À travers son analyse, nous avons pu appréhender l’importance d’une gestion efficiente des écosystèmes, ainsi que les solutions durables susceptibles d’être mises en œuvre afin de prévenir de telles tragédies. Elle a éclairé sur le rôle déterminant que peuvent jouer les politiques environnementales dans la réduction des risques d’inondation, tout en soulignant les actions collectives indispensables à la protection des communautés les plus vulnérables.

POURELLE.INFO : Quelles sont, selon vous, les principales causes environnementales ayant causé cette inondation ? 

Jeanette BOSINGIZI : Je pense que la responsabilité est partagée entre la population, le gouvernement et bien sûr, la nature elle-même. Toutefois, en grande partie, nous en sommes responsables. Nous avons dégradé nos rivières en les transformant en dépotoirs, nous négligeons leur entretien, nous manquons d’éco-gestes, et nous ne respectons guère notre environnement.

Les autorités ont également leur part de responsabilité, car cela fait des années que l’État n’a pas nettoyé nos rivières et fleuves. Je crois donc qu’il est impératif de redynamiser la politique d’hygiène dans notre pays.

POURELLE.INFO : Quelles sont les solutions à long terme pour prévenir de telles catastrophes naturelles à l’avenir ?

Jeannette BOSINGIZI : La solution à long terme réside dans l’implication de chacun à jouer son rôle de manière responsable, car tant que l’humanité existera, les déchets seront inévitables. Nous devons envisager des politiques qui valorisent ces déchets et encourager des projets prometteurs en matière de recyclage, notamment ceux pilotés par la jeunesse. Par ailleurs, l’État doit commencer par former tous les agents d’entretien, les identifier et renforcer leurs compétences, ainsi que mettre en œuvre une politique de tri des déchets. En effet, l’article 50 de la Constitution stipule que la gestion des déchets incombe à l’État.

POURELLE.INFO : Comment les communautés locales peuvent-elles se préparer efficacement face aux risques d’inondation futurs ?

Jeannette BOSINGIZI : En premier lieu, il est crucial que le ministre de l’Urbanisme exerce son rôle de manière adéquate. Il doit éviter d’accorder des permis de construction dans des zones inappropriées. En cas de catastrophe, que pourrions-nous dire ? La population a aussi sa part de responsabilité ; lors de l’achat ou de la location de parcelles, elle doit s’interroger sur la viabilité et la sécurité de l’endroit afin de prévenir les risques. 

Il est donc essentiel que les autorités renforcent les infrastructures et mettent en place des systèmes de surveillance et d’alerte précoce. Il est aussi crucial d’investir dans l’aménagement durable du territoire, en évitant les constructions dans les zones à haut risque.

Aggee CHUGA

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