La Haute Cour Militaire de Kinshasa, siégeant en appel, a prononcé le verdict tant attendu dans l’affaire du meurtre de l’activiste Rossy Mukendi. La commissaire supérieure Carine Lokeso et le brigadier en chef Gérard Tokis Kumbo ont été condamnés à 15 ans de prison pour leur rôle dans ce décès tragique qui a bouleversé la société congolaise. Cependant, ces 15 ans ont été jugés insuffisants par la sœur de Rossy Mukendi.
En effet, la condamnation des deux agents de l’État congolais a constitué un moment clé dans le processus judiciaire, mais elle n’a pas apporté un véritable soulagement pour les proches de la victime. À l’annonce de la sentence, Jael Ngalula Tshimanga, la sœur de Rossy, a exprimé un sentiment mêlé de soulagement et de déception, soulignant que la peine infligée aux deux accusés ne correspondait pas à la gravité des faits qu’ils avaient commis.

« Nous avons reçu ce verdict avec un sentiment de regret, dans la mesure où la peine prononcée pour les deux assassins n’est même pas l’équivalent des faits criminels commis par ces personnes qui sont des agents de l’État congolais », a-t-elle déclaré.
Elle a également exprimé son mécontentement face à l’attitude de l’État congolais, qui, selon elle, se refuse à réparer les préjudices subis par la famille de la victime. « Ça n’a aucunement soulagé notre peine, car l’État congolais refuse de réparer les dommages que nous avons subis, et cela relève du cynisme et crache sur ce slogan creux de l’État de droit », a-t-elle ajouté.

Malgré sa déception, Jael Ngalula Tshimanga a remercié la justice pour le travail accompli et la procédure qui a permis d’arriver à ce verdict : « Nous ne pouvons que remercier la justice pour ce travail », a-t-elle conclu. Cependant, elle a insisté sur le fait que ce jugement ne suffit pas à guérir la douleur profonde qui frappe la famille depuis plusieurs années.
Germaine Bakambana