Dans le cadre de la Journée Mondiale de l’Éducation célébrée ce 24 janvier, Rosiane KABANGU, a partagé son expérience sur la promotion et l’accès à l’éducation des jeunes.
Cette activiste sociale qui notamment lutte pour l’autonomisation des jeunes et des femmes a relevé ses différents programmes mis en place à l’intention des parents et des communautés sur l’importance de l’éducation des filles dans les écoles, les universités et ailleurs.
POURELLE.INFO : Que vous inspire la Journée Mondiale de l’Éducation ?
Rosiane KABANGU : Cette journée est un puissant appel à la réflexion et à l’action. Elle évoque la réalité que l’éducation est une clé universelle, capable d’ouvrir des portes et de transformer des vies. En tant qu’évangéliste de la jeunesse pour leur autonomisation, cette journée me motive à redoubler d’efforts pour sensibiliser chaque jeune, en particulier les filles, les femmes et celles issues de milieux défavorisés, sur l’importance de l’éducation à l’ère du numérique, mais également face aux dérives des Violences Basées sur le Genre. C’est le moment de célébrer les avancées, mais aussi de confronter les défis persistants pour offrir à chaque jeune les opportunités d’éducation et de formation qu’il mérite.
P.I : Comment votre parcours éducatif a-t-il influencé votre engagement pour l’amélioration de l’éducation en RDC ?

R.K : Je suis une amoureuse du développement continu des compétences et c’est avec beaucoup d’enthousiasme et de sacrifices personnels que j’investis chaque année dans ma formation. Mon parcours éducatif a été un véritable tremplin pour mon engagement. J’ai eu la grâce de bénéficier d’une formation de qualité en Droit des affaires, en Management des projets de développement, en Diplomatie et en Géostratégie. Je mesure à quel point l’éducation façonne l’avenir d’un individu. Mes études en France et ailleurs m’ont ouvert de nombreuses portes et m’ont permis de réaliser l’importance cruciale de l’éducation dans le développement personnel et collectif. Cet accès privilégié m’incite à m’engager activement pour une réforme du système éducatif en RDC, afin que chaque jeune puisse jouir des mêmes opportunités que celles dont j’ai bénéficié.
P.I : Quelles mesures concrètes avez-vous mises en place ou proposées pour lutter contre l’abandon scolaire, en particulier chez les filles ?
R.K : L’abandon scolaire, surtout chez les filles, représente un défi colossal. C’est pourquoi ces dix dernières années de ma lutte pour l’autonomisation des jeunes et des femmes, j’ai mené plusieurs actions concrètes, comme des programmes de sensibilisation à l’intention des parents et des communautés sur l’importance primordiale de l’éducation des filles dans les écoles, les universités, voire dans la rue. Au travers de mon organisation LABORIA Group, je dirige également des projets de bourses pour les jeunes filles, afin de réduire les obstacles financiers qui entravent leur parcours éducatif. En outre, nous avons mis en place un programme de Mentorat dénommé CAPACITY en vue d’encourager ces jeunes filles à croire en elles et à persévérer dans leur éducation, en partenariat avec diverses organisations locales et internationales.
P.I : Quelle est, selon vous, la clé pour transformer le système éducatif congolais et le rendre plus accessible à tous les jeunes ?
R.K : La clé de la transformation du système éducatif congolais réside dans une approche inclusive et holistique. Cela englobe des réformes des infrastructures scolaires, l’amélioration de la qualité de l’enseignement et la lutte contre les inégalités d’accès à l’éducation. Il est impératif de promouvoir l’éducation pour tous, en particulier pour les jeunes filles et ceux issus de milieux défavorisés, conformément à la vision du Chef de l’État Félix Antoine TSHISEKEDI sur la gratuité de l’enseignement. Une coopération renforcée entre l’État, le secteur privé et la société civile est essentielle pour créer un environnement éducatif propice à l’épanouissement des jeunes.
P.I : Pouvez-vous donner des exemples de partenariats réussis que vous avez développés avec des organisations dans le secteur éducatif pour soutenir l’éducation en RDC ?

R.K : J’ai eu l’honneur de collaborer avec divers partenaires stratégiques dans le secteur éducatif. Par exemple, j’ai facilité des partenariats avec des organisations internationales telles que l’UNESCO, l’UNICEF et la Coopération Belge pour soutenir des initiatives éducatives, notamment dans la formation professionnelle des jeunes au travers du FORUM LABORIA, la plus grande rencontre annuelle de valorisation des métiers des jeunes axée sur la sensibilisation, la formation et l’accompagnement des jeunes et des femmes à réussir dans leur métier et à en être fiers. Ces collaborations ont permis de renforcer les compétences des jeunes et de leur offrir des opportunités précieuses pour réussir académiquement et professionnellement.
Nous avons également travaillé avec des entreprises locales et d’autres organisations féminines pour fournir des stages et des expériences en entreprise, permettant ainsi aux jeunes d’acquérir des compétences pratiques indispensables.
Qu´en est-il du Programme CAPACITY?
P.I : Parlez-nous du Programme CAPACITY et de son apport dans le secteur éducatif congolais.

R.K : Le Programme CAPACITY se positionne comme une solution innovante visant à encourager les jeunes à investir dans le développement de leurs compétences professionnelles pour accéder à des opportunités d’emploi enrichissantes. Les participants s’engagent dans un véritable voyage vers l’excellence, bénéficiant d’un mentorat personnalisé qui les aide à libérer leur potentiel et à transformer leur parcours professionnel. Ce programme propose de multiples avantages : des formations adaptées aux besoins du marché et aux aspirations des jeunes, des opportunités de réseautage avec des leaders et experts de divers secteurs, et un accès à un riche éventail de perspectives pour dynamiser leur carrière. En rejoignant le Programme CAPACITY, les jeunes prennent leur avenir en main et se préparent à exceller dans le monde professionnel.
P.I : Quel est le lien entre ce Programme et la Journée Mondiale de l’Éducation ?
R.K : Le Programme CAPACITY s’aligne directement avec la Journée Mondiale de l’Éducation, en plaçant l’éducation au cœur de l’autonomisation des jeunes en vue de contribuer à résoudre la problématique de l’inadéquation formation-emploi. Il ne s’agit pas seulement de leur donner accès à des connaissances, mais également de les doter de compétences pratiques et d’opportunités qui les prépareront à un avenir professionnel réussi. Cette initiative complète le système éducatif traditionnel en offrant aux jeunes les outils nécessaires pour naviguer dans un monde en constante évolution.
P.I : Quels sont les avantages spécifiques qu’offre le Programme CAPACITY par rapport à d’autres programmes déjà proposés ?
R.K : Le Programme CAPACITY se distingue par son approche ciblée et personnalisée. Contrairement à d’autres initiatives, CAPACITY met l’accent sur le mentorat, le coaching individuel et le renforcement des compétences pratiques, ajustés aux besoins spécifiques des jeunes. Il offre également une plateforme essentielle pour l’insertion professionnelle, répondant ainsi à la problématique de l’employabilité des jeunes diplômés, souvent confrontés à la difficulté de trouver des opportunités d’emploi après leurs études. Ce programme est ouvert à tout jeune allant de 18 à 35 ans et il suffit de cliquer sur les liens suivants pour nous rejoindre :
Groupe WhatsApp du Programme CAPACITY : [Lien]
Laboria News : [Lien]
P.I : Au regard des situations difficiles auxquelles les jeunes filles congolaises sont confrontées en matière d’éducation, quelles sont les opportunités qu’offre spécifiquement le Programme CAPACITY aux jeunes filles en situation défavorisée ?
R.K : Le Programme CAPACITY se consacre à offrir des opportunités exceptionnelles aux jeunes filles en situation défavorisée, en leur fournissant un accès à des formations ciblées, des mentors dédiés et des stages professionnels. Nous nous focalisons sur l’autonomisation des filles, en leur proposant une formation adaptée à leurs besoins et en prenant en compte les défis socio-culturels qu’elles rencontrent. Notre objectif est de les armer des outils nécessaires pour s’épanouir tant professionnellement que personnellement, leur permettant ainsi de surmonter les contraintes traditionnelles.
POURELLE.INFO : Connaissez-vous les attentes des gens par rapport à l’organisation de ce Programme ?
Rosiane KABANGU : Les attentes sont élevées. Jeunes, parents et partenaires espèrent que ce programme apporte un changement significatif. Ils attendent des résultats concrets, en termes d’accès à des emplois durables et à des projets entrepreneuriaux. Les gens aspirent à ce que le programme favorise des liens solides entre les jeunes et le monde professionnel, constituant ainsi un levier pour briser le cycle de pauvreté en offrant des compétences pratiques et une véritable opportunité d’autonomie. Nous travaillons donc face à ces attentes.
Rosiane KABANGU incarne l’engagement et la détermination nécessaires pour transformer le paysage éducatif en RDC. À travers ses initiatives telles que le Programme CAPACITY, elle montre la voie vers un avenir où chaque jeune, en particulier les filles et ceux issus de milieux défavorisés, peut accéder à une éducation de qualité et se préparer à un avenir prometteur. En cette Journée Mondiale de l’Éducation, son appel à l’action résonne fortement, rappelant à chacun l’importance de l’éducation comme moteur de développement personnel et collectif.
Benyamine NYAFE