Un État de droit c’est « un principe de gouvernance en vertu duquel l’ensemble des individus, des institutions et des entités publiques et privées, y compris l’État lui-même, ont à répondre de l’observation de lois promulguées publiquement, appliquées de façon identique pour tous et administrées de manière indépendante et compatibles avec les règles et normes internationales en matière de droits de l’homme. Cet état de droit implique, d’autre part, des mesures propres à assurer le respect des principes de la primauté du droit, de l’égalité devant la loi, de la responsabilité au regard de la loi, de l’équité dans l’application de la loi, de la séparation des pouvoirs, de la participation à la prise de décisions, de la sécurité juridique, du refus de l’arbitraire et de la transparence des procédures et des processus législatifs».
A quand l’instauration de l’Etat de droit dont rêvent tous les Congolais? Babeth TSHIBOLA, femme engagée en politique donne son point de vue sur ce sujet combien important. Elle l’a dit au cours d’une interview accordée à #Pourelle.info.
Babeth TSHIBOLA estime qu’il y a des préalables pour arriver à l’instauration au vécu de l’État de droit et aux attributs d’un État de droit. Les 3 principes sont entre autres : la séparation de pouvoir, le respect de la hiérarchie et des normes , et l’égalité des citoyens devant la loi
Cette femme engagée en politique s’interroge pour savoir si les citoyens sont égaux devant la loi.
Pour elle, le principe de deux poids deux mesures constitue un frein pour un état qui se veut considérer un état de droit.
“ Un état qui se veut être appelé un état de droit, devra respecter ces 3 principes qui en sont les piliers . L’Etat de droit prévient tout abus du pouvoir. Vous devez savoir que l’état de droit en soi c’est d’abord l’autorité de la loi c’est-à-dire tout le monde est soumis à cette dernière sans distinction. Je ne veux pas seulement parler de l’état de droit dans un carcan légaliste, mais il intègre aussi la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption et l’impunité et la participation citoyenne c’est à dire la transparence entre les gouvernant et les gouvernés, l’obligation de rendre compte”, a-t-elle indiqué.
Babeth TSHIBOLA a souligné malheureusement qu’en RDC, l’état de droit ne s’applique qu’à une frange des personnes et d’autres sont des privilégiés et quand on est dans une situation pareille on a du mal à confirmer que nous sommes réellement dans un état de droit. “Tout part de la mentalité, nous devons commencer par la changer. Qu’il n’y ai pas d’intouchables, on doit admettre aussi qu’un ministre soit interpellé et voir même poursuivi pour tel ou tel autre fait qui va à l’encontre de ce que prévoit la loi, dans les principes de la démocratie bien sûr. Il y a encore un problème qui ronge notre pays celui de l’appareil judiciaire. L’exécutif interfère trop dans les affaires judiciaires alors que la justice doit être indépendante, c’est aussi un des éléments qui constitue un frein pour un vrai état de droit, on a comme l’impression que l’état de droit n’est juste qu’une illusion”, souligne t-elle.
Babeth TSHIBOLA reconnaît au Président de la République, sa ferme volonté d’instaurer l’état de droit au Congo. Cependant, elle propose à Félix TSHISEKEDI la refondation de l’appareil judiciaire. “ Avant de penser à l’instauration de l’État de droit et d’éviter d’en faire juste un slogan, le Chef de l’Etat a besoin des personnes dignes, animées de bonne volonté et capables d’accompagner sa vision. Non pas en brandissant des banderoles pour le dire (être bon parleur), mais agir en posant des actions concrètes pour réaliser ce que nous prônons”, a-t-elle martelé.
Pour elle, la réforme des institutions politiques, la décentralisation et l’autonomisation effectives des provinces constituent dans un premier temps, une voie de sortie qui pourrait pallier ce problème de l’instauration de l’autorité de l’État.
Babeth TSHIBOLA pense en outre que la femme est le centre d’ordonnancement de la société, de son organisation. De ce fait, elle a vocation de participer de façon significative au débat de la société. “ La femme ne doit pas se mettre à l’écart des enjeux de l’heure, d’ailleurs il y a un adage qui dit éduquer une femme c’est éduquer toute une nation, juste pour nous démontrer comment la femme a une grande responsabilité dans une nation, elle a un rôle crucial à jouer dans notre pays. La femme ne doit pas se sous estimer quant aux décisions politiques, et ne doit pas oublier non plus que sa participation dans la chose publique n’est pas à negliger”, conclut-elle.
MMK