AccueilPoint de vueImpact des écrivaines congolaises dans la société : « De véritables porte-voix pour les femmes congolaises », estime la jeune écrivaine Grâce Bilola Lamama
Impact des écrivaines congolaises dans la société : « De véritables porte-voix pour les femmes congolaises », estime la jeune écrivaine Grâce Bilola Lamama
Le Média féminin de référence en Afrique a échangé, le mercredi 12 février 2025, avec Grâce Bilola Lamama, écrivaine et éditrice aux « Éditions Mesdames » (une maison d’édition crédible pour les voix féminines en RDC), sur le thème « Les écrivaines congolaises, porteuses de voix pour les femmes », une thématique qui a été appréciée et décortiquée avec clarté par notre interviewée.
Pour cette jeune écrivaine congolaise, le travail des écrivaines de la République Démocratique du Congo influe positivement sur les problèmes auxquels font face les femmes congolaises. Elle a appuyé son hypothèse en citant des auteures qui, dans l’exercice de leur métier, dénoncent les stéréotypes et préjugés que subissent les femmes congolaises et celles d’autres pays.
« Absolument oui, l’écriture est une arme puissante. À travers leurs romans, essais, poèmes ou récits, les écrivaines congolaises dénoncent les injustices, exposent des réalités souvent passées sous silence et inspirent les femmes à prendre leur place dans la société. Elles éveillent les consciences et participent au changement des mentalités », a-t-elle affirmé.
Elle a poursuivi : « Il y a plusieurs écrivaines dans ce registre ! On peut citer Elisabeth Mweya Tol’ande, Émilie Mayabu, Nelly Tshela Mutay, Reinette Mulonda, Nelly Banzé et bien d’autres. Ces écrivaines abordent des thèmes comme les violences basées sur le genre, l’éducation des filles, l’émancipation économique et la place des femmes dans les sphères de pouvoir. Certaines utilisent la fiction pour toucher un large public, tandis que d’autres préfèrent l’essai ou la poésie pour exprimer des réalités plus crues. Mais le message reste le même : les femmes doivent être écoutées, respectées et avoir les mêmes opportunités que les hommes », a-t-elle ajouté.
Pour conclure sa brillante intervention, la présidente de l’association des jeunes écrivains du Congo (AJECO) a déploré l’inaction de l’État congolais face à son devoir d’accompagner et de soutenir les écrivains du pays, en particulier les femmes qui éduquent et transforment la société à travers les belles-lettres.
« Malheureusement, l’État congolais fait encore très peu pour soutenir la littérature en général, et encore moins celle des femmes. Il manque des subventions, des infrastructures adaptées et une véritable politique culturelle qui valorise les écrivaines. Pourtant, investir dans la littérature féminine, c’est investir dans l’éducation et l’éveil de toute une société. Il est temps que les autorités comprennent cela et soutiennent réellement les écrivaines congolaises », a-t-elle martelé.
Signalons que lors de la trente et unième réunion ordinaire du conseil des ministres du Gouvernement Suminwa, le vendredi 7 février 2025 à Kinshasa, la ministre de la Culture, Arts et Patrimoine, Yolande ELEBE, a fait adopter l’Ordonnance-Loi portant principes fondamentaux, notamment sur le financement du secteur de la culture et des arts en République Démocratique du Congo. Une proposition dont l’applicabilité mettra sans doute les écrivaines congolaises sur le chemin « des porteuses de voix pour les femmes ».