S’engager en tant que militante des droits de l’homme ou dans la lutte contre les violences faites aux femmes en Afrique en général et en République Démocratique du Congo en particulier n’est pas une mince affaire. C’est une grande responsabilité au risque de sa vie pour défendre les droits des autres.
La société civile congolaise regorge beaucoup de femmes militantes depuis plusieurs années. C’est un engagement volontaire certes, mais aussi un travail dur.
Nous avons rencontré Gina MATALA TALA, femme activiste depuis plus au moins 25 ans. Elle nous parle de son travail de femmes activistes, des difficultés rencontrées, des combats gagnés et de la joie procurée aux victimes lorsque la justice est faite.
POURELLE.INFO: Qu’est-ce qui vous a poussé à vous engager en tant que militante des droits des femmes?
Gina MATALA TALA : J’ai été tiquée et attirée par les inégalités, les discriminations, les us et coutumes rétrogrades à l’égard de la femme, la faible application des instruments juridiques favorables à la question de la femme et la jeune fille, l’ignorance de ces différentes lois par les femmes elles mêmes et la faible représentativité des femmes dans les institutions. A côté de cela, les différentes violences faites aux femmes et aux jeunes filles, la faible participation politique des femmes, la faible représentativité des femmes aux postes de prise des décisions ainsi que la non implication des femmes aux tables de négociation.
POURELLE.INFO: L’activisme est vaste, vous vous êtes engagée dans quel domaine exactement?
Gina MATALA TALA : Mon engagement en tant qu’activiste est basé sur les plaidoyers auprès des décideurs au niveau national, régional et international. Aussi, dans la vulgarisation, la sensibilisation et le monitoring des différentes lois favorables à la femme.
POURELLE.INFO: Exercer comme activiste en RDC, est-ce facile?
Gina MATALA TALA : Travailler comme activiste n’est pas du tout facile comme on peut le croire. Il y a beaucoup d’éléments qui interviennent tels que les moyens financiers, les difficultés liées aux conditions de déplacement pour les activités à réaliser à l’intérieur ou à l’extérieur du pays. Mais aussi de l’insécurité qui sévit dans certains coins du pays.
P.I : Quelles sont les difficultés rencontrées dans ce travail?
GM : Nous faisons tous face aux difficultés peu importe le secteur d’activité.
Les activistes de manière générale sont confrontés à d’énormes difficultés, et les femmes militantes ne font pas exception. Les moyens financiers nous bloquent de fois pour une bonne sensibilisation de terrain surtout.
P.I : Depuis que vous avez commencé votre combat, il y a-t-il des résultats?
GM : Le combat de la femme évolue. Quelques avancées sont observées sur certains aspects notamment en ce qui concerne la participation politique des femmes, les réformes des certaines en cette matière. Mais, Il y a encore beaucoup à faire.
POURELLE.INFO : Un conseil aux jeunes filles qui tiennent aussi à s’engager comme activiste!
Gina MATALA TALA : En tout cas, je conseillerais aux jeunes filles qui s’engagent dans ce combat de militante de le faire avec abnégation et assiduité. Elles doivent se choisir des mentors qui peuvent les inspirer et les coacher.
Elles doivent comprendre les raisons de leur engagement et s’y mettre sans intérêts égoïstes.
Maguy MBUKU