Condamnée à quatre ans de prison dans un premier temps, la prix Nobel de la paix et ancienne dirigeante de la Birmanie, Aung San Suu Kyi, assignée à résidence depuis le coup d’État du 1er février, a vu sa peine réduite lundi 6 décembre 2021 à deux ans de prison pour violations et incitations à violer les lois en matière de catastrophes naturelles.
C’est un tribunal birman qui a prononcé cette sentence à l’encontre de l’ex-cheffe du gouvernement civil en Birmanie. Cette juridiction l’a donc condamnée à deux ans de prison pour incitation aux troubles publics et violation des règles sanitaires liées au Covid-19 au lieu des quatre ans de prison précédemment annoncés, a indiqué le chef de la junte au pouvoir.
Ce verdict a aussitôt fait réagir hors des frontières de la Birmanie. Les États-Unis ont affirmé que la condamnation « injuste » de l’ex-dirigeante birmane Aung San Suu Kyi à une peine de prison était « un affront à la démocratie et à la justice en Birmanie ».
« Nous exhortons le régime à libérer Aung San Suu Kyi et toutes les personnes injustement détenues, notamment les autres responsables démocratiquement élus », a déclaré le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken dans un communiqué.
À Oslo en Norvège, des inquiétudes ont été exprimées également du côté du comité attribuant le prix Nobel de la paix. La présidente du comité norvégien Berit Reiss-Andersen s’est dite « inquiète de ce que cet emprisonnement signifie pour l’avenir de la démocratie en Birmanie » et « inquiète du poids qu’une longue peine de prison pourrait coûter personnellement à Aung San Suu Kyi », lauréate du prix Nobel en 1991.
Pour rappel, Aung San Suu Kyi, âgée de 76 ans, est en détention depuis que les généraux de l’armée birmane ont renversé son gouvernement tôt le matin du 1er février 2021 lors d’un coup d’État militaire qui a mis fin à une brève parenthèse démocratique en Birmanie.
La junte a pendant plusieurs semaines accumulé les chefs d’accusation contre Aung San Suu Kyi, parmi lesquels la violation de la loi sur les secrets officiels, la corruption et la fraude électorale.
Dave Ngonde