6 mois après la mort de Mahsa Amini en Iran, la révolte se poursuit au pays des Ayatollah

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Le jeudi 16 mars 2023 les Iraniens et Iraniennes ont commémoré les 6 mois de la mort de la jeune étudiante Mahsa Amini, tuée dans un commissariat par la police des mœurs de son pays, ce pour avoir mal porté un foulard. Sa mort a provoqué depuis septembre 2022 une série de manifestations contre les autorités politico-religieuses de ce pays d’Asie.

Depuis le décès de cette Kurde Iranienne, les manifestations se sont étendues d’abord dans plusieurs villes de la province du Kurdistan, dont la capitale Sanandadj, puis, plus largement, dans plusieurs des principales villes du pays, dont Téhéran et Machhad. Durant plusieurs rassemblements, les manifestants dénoncent les violences des autorités exercées contre les femmes. De nombreuses manifestantes enlèvent leur voile, obligatoire dans l’espace public en Iran, pour protester contre la domination patriarcale, exercée par la république islamique d’Iran, et dont le voile a été l’un des instruments.

Ce mouvement de protestation est inédit, en cela qu’il traverse toutes les classes sociales et s’étend à tout le territoire iranien (provinces périphériques telles que le Kurdistan, le Sistan-et-Baloutchistan et la province d’Azerbaïdjan occidental). Il se caractérise également par la jeunesse des manifestants et par sa radicalité : au-delà de l’égalité entre les femmes et les hommes, les manifestants demandent explicitement le changement du régime présidentiel. Ce mouvement est remarquable par sa durée et sa persistance, en dépit de la force de la répression : des centaines de morts et des milliers d’arrestations sont signalés depuis septembre 2022.

Ce mouvement de contestation est une vaste révolte, composée de différents types d’actions : manifestations mais aussi protestations à l’occasion des funérailles des personnes tuées par le régime, sit-in dans des universités, grèves, actes symboliques de la part de sportifs, d’actrices, de citoyennes et citoyens, activisme sur les réseaux sociaux.

En six mois de contestation, près de 500 morts sont dénombrés, plus de 2000 personnes ont été arrêtées. Une dizaine de condamnations à mort de manifestants sont prononcées. Quatre ont été suivies d’exécutions. Avec l’hiver et l’usure, l’intensité des manifestations semble décroître. Mais au vu des dernières nouvelles, la flamme de la révolte refuse de s’éteindre.

Daiana Mankonga 

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