«Tu as des belles formes, ton corps donne envie»: La prévention et la lutte contre les violences verbales, au cœur des actions de l’Asbl BISO BASI TELEMA 

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Moqueries, remarques blessantes, dénigrement et bien plus encore sont les formes manifestées de harcèlement verbal dont sont victimes plusieurs femmes à ce jour dans le monde. Des récentes statiques publiées au Canada montre que dans le monde près d’une femme sur deux a déjà été victime de harcèlement ou d’agression verbale que se soit en milieu de travail ou dans d’autres milieux de vie.

Cette situation qui est inappropriée pour une vie épanouie en société reste visible malheureusement dans plusieurs pays du monde et en République Démocratique du Congo particulièrement.

De ce fait, la rédaction du premier média des femmes en RDC, a échangé, via une interview élaborée, avec Elsie LOTENDO, coordinatrice de l’Asbl BISO BASITELEMA, un mouvement qui milite pour la vulgarisation et la défense des droits de la femme et contre toutes formes de violences (Physique, psychologique, numérique, etc.), sur le thème “lutter contre le harcèlement verbal dont les femmes sont victimes, une priorité pour les pays en voie développement ? cas de la RDC”.

POURELLE.INFO : Existe-t-il des formes de harcèlement verbal dont les femmes sont victimes aujourd’hui à Kinshasa ?

Elsie LOTENDO : Oui, parce que le harcèlement verbal se définit comme toutes formes de paroles hostiles, de manière répétée consistant à démoraliser une personne ou la rabaisser et l’affaiblir  psychologiquement. Le but de ce harcèlement verbal, comme tout autre type de harcèlement, est de nuire à l’intégrité morale de la personne victime. Et cela conduit à une altération physique et morale de la personne victime. Cette forme de harcèlement peut passer par la voix (en physique) et par la voix numérique ou cyber harcèlement par voix (appel, audiovisuel). Les conséquences de cette forme de harcèlement sont le traumatisme, le manque d’auto-confiance, les maladies psychosomatiques, le suicide, Etc. On retrouve cette forme de harcèlement dans le milieu professionnel, conjugal,scolaire, sur l’espace numérique, etc.

P.I : Quelle est la forme la plus  courante et la plus mauvaise de harcèlement verbal selon vous ?

E. L. : Le harcèlement verbal se manifeste par les injures, les paroles rabaissantes, (Dénigrement) et blessantes . Donc le harcèlement verbal en soit est la forme la plus mauvaise de harcèlement parce qu’il touche l’âme de la personne victime et crée tant des maladies psychologiques et affecte la santé physique de la personne victime.

P.I  : Comment jugez-vous les efforts menés par votre ASBL contre ces formes de harcèlement verbal ?

E. L. :  J’apprécie les efforts que le Mouvement Féministe BISO BASI TELEMA fournit à travers des sensibilisations et formations pour aider les femmes à mieux comprendre ces formes de harcèlements et à les identifier et les combattre. Qu’il soit physique ou numérique. Le Mouvement Féministe BBT outille les femmes sur les techniques de prévention et de lutte contre ce harcèlement verbal car lutter contre les violences et harcèlements est notre cheval de bataille parce qu’ils  constituent une obstruction à l’épanouissement de la femme et ses droits.

P.I : Quelles sont les difficultés rencontrées par votre ASBL dans la lutte contre toutes formes de harcèlement verbal ? 

E.L. : La difficulté qu’on rencontre dans ces formes de harcèlement est que la plupart des victimes n’arrive pas à collecter les preuves et elles sont souvent dans un état dépressif suite aux paroles hostiles. Dans le cadre de harcèlement verbal et sexuel qui est d’ailleurs le plus fréquent à Kinshasa, et qui se manifeste par des paroles sexuelles de manière répétée (tu as des belles formes, tu as des gros seins, ton corps donne envie, tu es facile à porter, etc.), une femme ne peut pas circuler à Kinshasa sans entendre ces genres de propos. Et ceci réduit la femme à un objet de plaisir sexuel, beaucoup des femmes en souffrent .

POURELLE.INFO: Quels messages pouvez-vous passer à toutes ces femmes qui sont victimes de harcèlement verbal ?

Elsie LOTENDO : Je leur demande de ne pas baisser les bras et de ne pas laisser ces genres de comportements les affecter. Qu’elles développent en elles la résilience face à ces genres de propos, qu’elles reprennent de la force pour se défendre. Le Mouvement Féministe BISO BASI TELEMA est là pour les accompagner et leur apporter notre soutien. Et, il y a des textes de loi qui garantissent leur protection, elles doivent s’en servir pour se défendre et se protéger. Chaque  Femme est une  guerrière et capable d’affronter n’importe quelle situation et de changer les choses.

Notez que l’Asbl BISO BASI TELEMA de Elsie LOTENDO a notamment pour mission d’apporter l’éveil de conscience à la femme en lui faisant connaître tous les droits qui garantissent sa vie dans la société pour faire avancer les droits de la femme, afin de parvenir à l’élimination sensible des violences basées sur le genre. Elle a aussi comme mission d’exiger le respect et l’application des textes légaux en faveur de la femme en RDC pour garantir un monde meilleur et juste pour tous.

Aggée CHUGA

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