Recrudescence des victimes de violences conjugales : Caroline Norah PINDI appelle les femmes à avoir le courage de dénoncer. 

Caroline Pindi

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La République Démocratique du Congo ne cesse d’enregistrer des victimes de violences conjugales . Sur ce, l’activiste des droits des femmes Caroline Norah PINDI a répondu à nos questions sur l’action commune qui peut être menée pour contrer ce fléau.

Pour elle, il est difficile d’agir efficacement dans les cas des violences conjugales parce qu’elles se produisent dans un milieu intime :

« Les violences conjugales sont très dangereuses parce qu’elles se produisent dans un milieu intime. Elles sont difficiles à pénétrer et rendent difficile l’action efficace étant donné que c’est dans un foyer, dans l’intimité de la vie de la victime que ça se passe.

Pour agir il faut que la victime dénonce d’abord ce qu’elle vit dans son couple, tant qu’elle ne le fait pas, c’est très difficile pour notamment les activistes d’agir. Mais le plus important est d’avoir des numéros verts et que ces numéros soient justement gratuits pour permettre aux victimes d’appeler aisément et dénoncer ce qu’elles vivent, je sais qu’on a mis en place un numéro vert 122 mais qui n’est pas 100% opérationnel alors que c’est essentiel d’en avoir », a-t-elle dit.

Caroline PINDI a ensuite fait savoir qu’il faut mettre sur pied le centre d’accueil pour les femmes victimes de violences parce que la plupart restent dans leurs foyers parce qu’elles ne savent pas où aller :

« Elles ne sont pas autonomes et ne dépendent que de leurs époux. Il faut prendre en charge ces hommes violents parce que généralement si un homme est violent ce qu’il a vécu des moments violents aussi, il a créé un paradigme qui provient de son enfance et ce sont des hommes qu’il faut gérer, les amener chez un psychologue pour qu’ils puissent guérir ce côté violent qui est en eux », a-t-elle dit.

Par la même occasion, l’architecte Caroline Norah PINDI souligne qu’il faut impliquer la société civile dans la lutte contre les violences.

« Il faut impliquer la société civile parce que c’est l’organe qui est à proximité de la population, c’est elle qui fait le pont entre la population et le gouvernement, c’est elle qui a les moyens humains de pouvoir gérer la situation. Concernant les hommes, ils peuvent accompagner ce combat en impliquant et en appliquant la masculinité positive, en adhérant ce concept qui est essentiel pour mettre un terme à toutes les violences basées sur le Genre et surtout faites à la femme. En adhérant à la masculinité positive, les hommes vont enlever la mauvaise compréhension qu’ils ont de l’appellation qu’ils ont de “chef de famille”, car le véritable chef est celui qui sert et non le tyran qui veut que tout le monde se prosterne devant lui » a argumenté Caroline Norah PINDI .

Cette dernière a terminé cet échange par un message fort aux femmes congolaises :

« À toutes les femmes victimes de violences, dites-vous ceci : Je dois dénoncer, si je ne dénonce pas le fait qu’il me bat, il pourrait me tuer, une fois morte il va se remarier et refaire la même chose à l’autre femme. Dans ce cas, tu n’auras pas rendu service à ton pays », a-t-elle conclu.

Pretty Nzazi

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