Censés être le nid d’amour, un havre de paix où les deux partenaires amoureux expriment le désir le plus ardent de se retrouver, certains foyers se font remarquer par des violences conjugales à répétition pouvant aller jusqu’à la perte de la vie d’un conjoint voire au traumatisme des enfants.
Le mariage c’est ‹‹ le meilleur et le pire ››, dit-on. Mais il se constate qu’aujourd’hui, on vit dans une société qui n’incarne plus les valeurs traditionnelles, culturelles et coutumières qui faisaient sa forteresse et à travers lesquelles enfants, femmes, jeunes et vieux se ressourçaient pour mieux bâtir leurs foyers et assumer leurs responsabilités d’homme et de femme, de mari et d’épouse, de père et de mère, ou encore de chef de famille et de gardienne du foyer.
Sandrine M ( qui n’a pas voulu dévoiler son nom pour des raisons de sécurité et discrétion ) nous a raconté l’expérience malheureuse qu’elle a vécue, des violences physiques de la part de son homme, qui la battait très souvent et cela a eut un impact négatif sur sa fille :
‹‹ J’ai eu un sérieux problème en tombant sur un conjoint très brutal. Une attitude qu’il m’a caché durant toutes les années passées dans les fiançailles. Il était déjà autoritaire mais n’avait jamais levé la main sur moi. Dès notre entrée dans le foyer , j’ai vu son vrai visage. La première fois il m’a donné une gifle et c’était devenu son habitude. Rares sont les fois où une semaine passait sans qu’il ne me frappe, cela devant nos enfants, les voisins, ou encore dans notre chambre. Peu importait l’endroit où la dispute commençait, il me boxait sans pourtant penser à notre fille cadette qui a 6 ans ››, a raconté la mère de famille.
Les violences conjugales connaissent aujourd’hui une grande ampleur, le nombre des cas se multiplie, le tout couronné par un laxisme et une forte banalité de ces violences, qui prive le mariage de sa sacralité.
Dans l’expression ‹‹ le meilleur et pour le pire ››, plusieurs femmes vivent plus le pire que le meilleur.
Le premier médias des femmes en République Démocratique du Congo est allé à la rencontre de Nera CHANERA KANYINDA Psychologue. Ce dernier a fait part des difficultés que rencontrent les enfants qui vivent dans l’environnement de ces violences de la part de leurs parents et de l’impact négatif que ces violences ont sur les enfants de 0 à 5 ans notamment :
‹‹ Un enfant qui est témoin des violences conjugales est exposé à la carence affective(manque d’affection des parents), au traumatisme psychique et un manque de repère des bonnes conduites. Les bébés en sont notamment victimes. Ils sont bouleversés dans une maison chaotique où les parents s’adonnent à la violence. Ainsi, le bébé aura des problèmes d’alimentation (il ne saura pas se nourrir par dysfonctionnement digestif dû au fait qu’il soit bouleversé). Et aussi, le bébé aura un problème de sommeil qui peut le rendre malade ››, a-t-il dit.
Nera CHANERA KANYINDA a insisté sur le fait que les violences conjugales sont à la base des comportements agressifs des enfants entre 24 mois et 5 ans :
‹‹ Les enfants de 2 à 5 ans s’expriment aussi par la violence dans les interactions à l’école ou ailleurs. Les violences conjugales affectent les enfants par des maux de tête et d’estomac ou de cauchemars. Et elles peuvent aussi causer des problèmes comportementaux entre autres : le fait de bégayer, se cacher et crier, ou encore l’enfant peut être très actif, exigeant, pleurnicheur ou s’accrocher aux autres. La tristesse, l’anxiété ou la peur peuvent avoir des effets sur la manière dont les enfants mangent et dorment avec des problèmes ou insuffissances de croissance émotionnelle et physique ››, a dit le psychologue.
Il est donc important pour chaque parent de prendre conscience de l’impact de ses actions ou de ses comportements, de quelque manière que ce soit sur le foyer, car l’enfant est une maison en construction, une personnalité en construction, sa personnalité sera déterminée par les parents. Tous les couples qui sont dans une situation de violence conjugale et qui parfois ne s’en rendent pas compte, sont priés humblement de pouvoir consulter un psychologue, spécialiste de ce domaine, qui va les aider à mettre fin à ce comportement.
Retenons que la solution pour apporter de la quiétude au sein des foyers serait de miser sur une bonne éducation et communication au sein des couples car un foyer se construit à deux et non pas par la force physique de l’époux ou de l’épouse. Que chacun veille à ses responsabilités de parent et d’adultes afin de créér un climat de paix, d’amour pour la bonne santé physique et mentale de leurs enfants.
Grâce NGOMA