Problématique faible production agricole en RDC : « Les solutions sont aussi bien endogènes qu’exogènes », disent les experts et expertes du pays

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L’agriculture en RDC est l’une des principales activités économiques du pays qui représente un fort potentiel de développement. Cependant de manière globale, le secteur agricole congolais est confronté à des nombreuses contraintes d’ordre technique, économique et institutionnel qui entravent son développement et plongent la population dans une insécurité alimentaire et dans une malnutrition aiguë. 

Néanmoins dans ce contexte qui paraît sombre, quelques experts et expertes de la RDC, ont été approchés et interrogés par votre média sur “comment augmenter la production agricole de la RDC pour une économie durable”.

Les chevronnés dans ce secteur  nous ont confié à tour de rôle que la faible production agricole en République Démocratique du Congo peut bel et bien être solutionnée.

Ainsi, Brigitte MULEKA, femme entrepreneure dans le secteur agricole et coordonnatrice de l’Organisation Non Gouvernementale  Nouvel Espoir Pour l’Afrique (NEPA-RDC), étale cinq solutions qui peuvent augmenter la production agricole en République Démocratique du Congo :

« Pour améliorer cette production et promouvoir un développement durable, voici les quelques solutions possibles que je propose :

1. Investir dans les infrastructures agricoles, c’est-à-dire améliorer les routes rurales, les systèmes d’irrigation, les marchés locaux, et le stockage des récoltes peuvent aider les agriculteurs à accéder plus facilement aux intrants et aux marchés,

2. Renforcer les capacités des agriculteurs c’est-à -dire fournir une formation technique aux agriculteurs sur des pratiques agricoles durables, la gestion des sols, la diversification des cultures, et l’utilisation efficace des intrants agricoles peut améliorer les rendements et la productivité,

3. Promouvoir la recherche et l’innovation c’est-à-dire investir dans la recherche agricole pour développer des variétés de cultures adaptées au climat local, des techniques agricoles durables, et des pratiques de conservation des produits agricoles. Ainsi, nous pouvons contribuer à augmenter la productivité agricole et garantir la disponibilité de ces produits dans le marché,

4. Soutenir les petits agriculteurs, c’est-à-dire mettre en place des politiques favorables aux petits exploitants agricoles, y compris l’accès aux crédits, aux subventions et aux assurances agricoles, peut renforcer leur résilience face aux chocs économiques et climatiques,

5. Vulgarisation Agricole : renforcer et équiper le service de vulgarisation en vue de permettre un transfert technologique et de savoir-faire, résultant des innovations scientifiques, au bénéfice des agriculteurs . 

En mettant en œuvre ces mesures et en favorisant une approche holistique de développement agricole, il est possible de favoriser une augmentation de la production agricole en RDC de manière durable », a-t-elle énuméré pour accroître la production agricole.

Par ailleurs, le rapport de l’Organisation des Nations-Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture connue sous les sigles ONUAA (ou plus couramment, FAO, de l’anglais Food and Agriculture Organization of the United Nations) informe que les femmes jouent un rôle important dans la production agricole puisqu’elles représentent 60% de la main-d’œuvre agricole, 73% des exploitants et qu’elles produisent 80% des denrées vivrières destinées à la consommation familiale. 

D’où l’importance  de doter les femmes congolaises d’une intelligence coopérative pour développer d’une manière efficiente et efficace la production agricole, ceci s’avère indispensable selon Al KITENGE, entrepreneur, consultant et économiste congolais :  » Les femmes sont appelées à s’organiser et à se doter d’une intelligence coopérative, pour développer le secteur agricole ; là où tu es tout seul, tu peux faire un hectare et là où vous êtes dix, vous pouvez faire dix hectares et vous aurez besoin d’un seul tracteur pour les dix hectares. Mais si tu restes dans ton coin pour travailler sur un hectare, tu ne peux pas être mécanisé parce qu’un hectare est trop petit pour être mécanisé », a-t-il insisté en parlant du mode de coopération entre les entrepreneures.

En appui aux propositions mentionnées ci-dessus, Isabelle MONGA, présidente du Réseau National des Femmes Rurales (RENAFER ) a ajouté, sur la liste des propositions, deux choses que le gouvernement congolais doit faire en urgence pour améliorer à court terme la production agricole en RDC :

« Le gouvernement doit commencer à racheter les semences, les engrais à 50%  pour les revendre à 30% aux agriculteurs et agricultrices, et après la production, il doit racheter en premier cette production pour la revendre aux entreprises mais également aux marchés publics.  En plus de cela, faire les champs communautaires par filière est nécessaire pour développer la production agricole, parce qu’on ne peut pas subventionner individuellement tous les acteurs. Je crois donc que c’est possible de parler en 3 ans de l’auto-suffisance alimentaire, si on y ajoute de la volonté », a-t-elle souligné .

Ainsi donc, les propos de ces experts prouvent qu’il existe des stratégies théoriques et pratiques pouvant conduire la RDC sur la voie d’une meilleure production. 

Rappelons que la RDC dispose de près de 80 millions d’hectares de terres arables, 4 millions de terres irrigables, dont 1% seulement est cultivé et l’agriculture paysanne occupe 70% de la population active.  Avec cette potentialité, la RDC est capable de nourrir environ 2 milliards de personnes à travers le monde.

Aggée CHUGA

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