La violence en milieu scolaire est un problème de grande ampleur dont les conséquences sont préjudiciables aux enfants, mais aussi à l’ensemble de la société. La violence subie par les enfants affecte leurs apprentissages, leur santé physique et mentale, leur personnalité et leur avenir.
Conscient de l’impact significative de cette forme de violence en milieu éducatif et de la responsabilité assignée aux médias à lutter contre ce qui peut causer de la peine, la douleur, le malheur etc. au sein de la société, le média Pourelle.info s’est entretenu avec la porte-parole de l’Asbl Biso Basi Telema Princilia MASENGU autour du thème “VIOLENCES FAITES À LA FEMME EN MILIEU ÉDUCATIF EN RDC, COMMENT LUTTER CONTRE CELA”. Ce, dans l’optique d’avoir plus d’éclaircissements à ce sujet.
POURELLE.INFO: Pouvez-vous nous donner les types de violences qui sont le plus fréquentes en milieu scolaire et dont sont victimes les filles ?
Princilia MASENGU : Il en existe plusieurs. Le 1er cas c’est celui de harcèlement sexuel dont beaucoup de jeunes filles sont victimes, causés par leurs enseignants avec son cortège de chantage du genre “si tu veux réussir accepte de sortir avec moi ou de coucher avec moi”. 2eexemple, il s’agit des violences psychologiques et physiques entre élèves c’est-à-dire les garçons adolescents pensent être au dessus des filles et souvent ils exigent de ces filles la soumission et le respect aveugle, nous constatons les violences verbales dont les insultes, les moqueries liées à l’état physique de la jeune fille dans le seul but de l’humilier », a-t-elle dit.
P.I : Quelles sont les causes de ces violences dans les milieux éducatifs, selon vous ?
P.M : Les causes profondes sont notamment les normes sociales (traditions, us et coutumes rétrogrades, stéréotypes de genre, la dominance du système patriarcat), la banalisation des violences, le manque de sensibilisation rigoureuse à tous les niveaux.
P.I : Pourquoi les jeunes filles sont les personnes les plus exposées aux violences ?
P.M : Parce que depuis un certain temps, on a fait croire à l’homme qu’il aurait le droit de tout faire, celui qui devrait dominer et que la femme est un être faible et limitée.
P.I : Quelle serait, selon vous, la responsabilité des autorités scolaires dans la prévention contre les violences en milieu éducatif dont les filles sont souvent victimes?
P.M : La responsabilité des autorités scolaires doit premièrement être l’application stricte des règlements d’ordre intérieur parce que généralement, ces faits sont interdits mais à cause de l’impunité et l’absence de suivi, ceci favorise un cadre non sécurisé pour la jeune fille, aussi il faut une communication verbale active chaque jour ou chaque semaine avant le début des cours, une façon de sensibiliser les jeunes garçons et filles ainsi que les enseignants autour des notions liées aux violences basées sur le genre en milieu scolaire.
P.I : Quelle orientation et conseils pouvez-vous donner aux jeunes filles victimes des violences à l’école ?
P.M : La jeune fille doit savoir qu’elle est un être humain à part entière qui mérite le respect. Étant l’avenir de la nation, la jeune fille doit comprendre que le développement de son pays dépend de son éducation aujourd’hui, voilà pourquoi elle doit elle-même premièrement incarner le sens de respect pour ensuite l’imposer à son vis-à-vis, elle doit comprendre qu’il n’y a pas de société sans la femme. En cas de violences à son égard, elle doit avoir le courage de dénoncer tout en gardant la tête haute.
C’est avec ces mots que s’est achevé l’entretien avec la porte-parole de l’Asbl BISO BASI TELEMA Princilia MASENGU.
Rappelons que la moitié des adolescents dans le monde sont victimes d’actes de violence à l’école et aux abords de l’école. Selon un rapport, publié par l’UNICEF dont l’intitulé est “mettre fin à la violence à l’école”, la moitié des élèves âgés de 13 à 15 ans dans le monde, soit près de 150 millions d’adolescents, rapportent avoir été exposés à la violence entre pairs à l’école et aux abords de l’école. Les agressions et le harcèlement perturbent ainsi l’éducation de 150 millions de jeunes âgés de 13 à 15 ans dans le monde entier.
Aggée CHUGA