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« Les enfants orphelins de guerre sont un pilier de défense pour l’avenir de la RDC et ils méritent bien une attention soutenue venant du gouvernement congolais, des organismes nationaux et internationaux œuvrant dans le secteur de droits à la protection des enfants mais également des membres de la société civile », a fait savoir Jael MANZAMBIE, défenseure des droits de l’homme et avocate indépendante à Kinshasa.
Cette déclaration a été faite au premier média des femmes POURELLE.info dans un contexte où le conflit dans la partie orientale de la République Démocratique du Congo continue d’empoisonner la vie et l’avenir des Congolais.
En effet, ce drame qui dure depuis plus de 2 décennies est à la base du déplacement de plus de 5,3 millions de personnes, avec plus de 800 000 personnes forcées de fuir leurs foyers dans la seule province du Nord-Kivu selon un rapport de l’ONU depuis le début de la crise du M23 en mars 2022.
Et dans un contexte où la stabilité sécuritaire reste difficile à élire domicile dans cette partie du pays riche en minerais, POURELLE.INFO a questionné cette avocate quelques jours après la célébration de la “Journée Mondiale des enfants orphelins de guerre” sur l’effectivité de la prise en charge des enfants orphelins de guerre dans la partie Est de la RDC.
Jael MANZAMBIE, victime des injustices de la société et témoins de ces injustices également auprès de certains membres de sa famille, a révélé que la prise en charge des enfants orphelins de guerre n’est pas effective en RDC d’autant plus que l’Etat congolais n’accompagne même pas les ONG, orphelinats qui assurent d’une manière primaire cette prise en charge et par ailleurs les dons et les aides consistantes proviennent des organismes internationaux et nationaux :
« La prise en charge de ces enfants n’est pas totalement effective que ça soit dans la partie Est qui est la plus victime qu’ici dans la capitale. La plupart des ONG et orphelinats ne survivent qu’avec les dons étrangers ou des personnes animées de compassion. C’est ce que nous font savoir les responsables des ONG et orphelinats lorsque nous les visitons »,a-t-elle répondu.
Et pour cette défenseure des droits de l’homme qui se bat pour faire justice aux opprimés, le gouvernement congolais devrait s’acquitter efficacement de ses devoirs notamment en garantissant une protection aux enfants :
« Le gouvernement a l’obligation de protéger les enfants ! Parce qu’au-delà même de la constitution, les instruments régionaux et internationaux dont la déclaration universelle des droits de l’homme et la convention des Nations-Unies sur les droits des enfants de 1989 obligent l’État à protéger les enfants », a-t-elle dit.
Ayant constaté ce déficit du gouvernement de la RDC dans la prise en charge de ces enfants orphelins de guerres mais qui sont jusqu’ici pour elle la seule génération qui va assurer la défense des intérêts de la Nation face aux loups cruels, Jael MANZAMBIE a invité les membres de la société civile, les organismes nationaux et internationaux ainsi que le gouvernement congolais à mener ensemble des actions en faveur de ces enfants :
« Nous devons tous mettre la main dans la pâte au-delà des efforts qui ont été fournis jusque-là. Redoubler d’efforts, afin de veiller sans perdre le temps sur l’effectivité de la prise en charge de ces enfants qui ont survécu jusque-là à des extrêmes violences et qui constituent l’avenir de la RDC »,a-t-elle conclu.
Rappelons par ailleurs que le gouvernement de la République Démocratique du Congo va célébrer durant ce mois de janvier 2024 l’adoption de loi du 10 janvier/001 portant protection de l’enfant.
Aggée CHUGA
