« Les Congolaises jouent un très grand rôle pour le retour de la Paix dans l’Est de la République Démocratique du Congo », affirme l’activiste Carine KANKU

carine kanku - dynafec

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Les femmes de différents horizons veulent la paix et la sécurité dans l’Est de la RDC. Mais quid de leur apport dans ce domaine ? La rédaction de pourelle.info, a posé  la question à l’activiste Carine KANKU, membre de la synergie des femmes pour la paix et la sécurité sur l’apport de la gent féminine congolaise pour le retour de la paix, dans cette partie du pays.

POURELLE.INFO : ‹‹ Nous sommes témoins de l’insécurité et des conflits que vit la RDC, notamment dans sa partie orientale. Selon vous quel rôle les femmes congolaises peuvent-elles jouer dans la prévention et la résolution des conflits dans l’Est de la RDC mais aussi dans d’autres territoires en proie aux violences telles que le Kwamouth ? ››

CARINE KANKU: ‹‹ Les femmes en RDC ont un rôle majeur à jouer pour la consolidation de la paix, la cohésion nationale. Un rôle qui n’est plus à démontrer et même dans nos traditions, la femme incarne la paix, dans nos famille, c’est elle la gardienne de la paix, c’est donc inée. En RDC, la femme a fait ses preuves dans la consolidation de la paix, la résolution des conflits depuis longtemps. A l’exemple de Sun City, l’on peut partir de ce processus dans notre pays, la femme congolaise y a joué un très grand rôle même aujourd’hui dans l’Est de la RDC, où il y a surmillitarisation nous sommes là avec la MONUSCO, nous avons les forces régionales, nous avons des outils internationaux qui soutiennent cette participation de la femme dans le processus de paix dans la résolution des conflits notamment la résolution 1335 du conseil de sécurité des Nations-Unies, il faudrait davantage associer les femmes dans ce mécanisme de paix.

En passant, je félicite madame Julienne Lusenge, qui a été nommée coordonnatrice adjointe du suivi du mécanisme de Paix d’Addis Abeba. Ceci est encore une preuve de la participation de la femme dans la contribution à la paix que nous voulons. Aujourd’hui, nous les femmes congolaises, nous avons le pouvoir de faire taire nos couleurs politiques pour donner la place à la paix, on ne voit pas nos tendances politiques sur des questions de la paix, le vivre-ensemble, c’est ce que j’apprecie sur la femme, donc devant les conflits je pense que la femme est une bonne actrice, intervenante, artisane, médiatrice même de la paix pour un bon vivre ensemble ››.

POURELLE.INFO  : ‹‹ Selon le rapport de l’ONU Femme, 5% seulement des signataires des traités de paix sont des femmes et les équipes des médiations ne comptaient que 2% de femme entre 1990 et 2017. Qu’est-ce qui bloque une participation massive des femmes dans le processus de paix ? ››

CARINE KANKU : ‹‹ Le problème de la participation de la femme est encore caractérisé par la sous représentation de la femme dans différents instances de prise de décision. En RDC, on a des belles lois notamment l’article 14 sur la parité qui a prévu comment la femme doit participer dans différents domaines de la vie politique etc. Il y a des avancées timides. Nous sommes entrain de nous battre pour arriver au respect strict de la loi sur la parité aussi obtenir la participation des femmes dans le processus de paix, même à l’armée, polices. C’est toujours mieux, une valeurs ajoutée quand il y a des femmes, elles peuvent protéger les autres femmes contre les VBG. C’est un grand défi comme dans tout les autres domaines de la vie. Comme je le dis, la femme a un rôle historique, elle est une conseillère et héroïne de l’homme, la femme joue ce rôle au quotidien. Les femmes nous ne souhaitons que la paix, d’où l’importance de pouvoir travailler ensemble pour y arriver, en plus en situation de crise, la femme est doublement victime, imaginez-vous dans cette situation de crise que la femme soit enceinte, elle sera ainsi contrainte à se déplacer, même en période de menstruation, c’est elle qui est exposée ››.

POURELLE.INFO: ‹‹ Toujours dans la même logique, est-ce que l’approche qualitative pèse aussi? car, l’objectif de parité ne doit pas occulter l’importance des compétences des femmes, qui ont un réel pouvoir de décision :

CARINE KANKU : ‹‹ J’étais à Naïrobi, nous nous sommes dit, “ tant qu’il y aura pas la paix dans l’Est de la RDC, le pays ne sera pas en paix”, nous sommes allées en solidarité avec nos sœurs qui étaient dans la délégation et pour participer à ce processus. Les questions de guerre coûtent chers , font perdre des années, on n’avance pas dans le social, d’où nous voulons la paix pour mettre sur la table les questions de développement de santé, etc. Vous avez parlé de l’influence, qualité, c’est ce que nous voulons, mais les femmes venues dans le processus, étaient orientées vers quels organes de décision ? Elles étaient là pour participer ou faire des témoignages ? C’est là où joue l’influence. Là nous lançons cet appel pour que l’on tienne compte du cahier des charges des femmes qui doivent participer à tous les niveaux au processus de paix. Nous avons vu le Chef de l’Etat très longtemps à Luanda qui a demandé la réévaluation du plan de transition de la MONUSCO et la RDC, nous voulons qu’il y ait la participation des femmes à ce niveau là, dans la prise de décision, car elles constituent une grande partie de la population. On ne peut prendre des décisions en mettant à l’écart la proportion, la composante majeure. C’est ça notre but, c’est ne pas avoir des femmes pour les femmes. Étant tous congolais nous sommes appelés à contribuer pour la paix et le développement de notre pays. Nous saluons les efforts qui sont entrepris sur le plan diplomatique et là les femmes sont engagées comme vous le savez, je suis membre de la synergie des femmes pour la paix et sécurité où je suis dans le cadre de ALWN, nous allons parler le même langage étant que femme lors de la rencontre de Naïrobi 4 ››

PE : ‹‹ Que faire pour mieux impliquer les femmes dans le processus de paix ? ››

CK : ‹‹ Pour la synergie nous avons fait la ronde toujours à la recherche de la paix, dans quelques ministères pour avoir les détails, aujourd’hui l’insécurité est dans la localité de Kwamouth aux portes de Kinshasa, cela semble être le même mode opératoire partout quand il y a des conflits, nous ne devons pas attendre, nous devons y travailler  nous devons taire cette histoire de tribalisme, de régionalisme, qu’on soit d’une province ou d’une autre, nous sommes des Congolais, enlevons ce masque qui nous empêche de travailler ensemble, qui nous bloque de voir les atouts des autres, qui nous empêche d’avancer ››

PE : ‹‹ Avez-vous un mot de la fin ? ››

CK : ‹‹ Je souhaite qu’il y ait la paix dans notre pays, sur toute l’étendue du territoire national, que le processus électoral qui est en cours soit apaisé et que tous les acteurs impliqués y participent, travaillons ensemble pour la paix, que les femmes s’engagent dans la lutte et prévention des conflits pour une paix durable dans notre pays ››.

PE : Carine KANKU, nous vous remercions d’avoir répondu à nos questions.

Christian Mukaya

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