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Elle est une passionnée de la photographie, un travail qu’elle fait avec tout son cœur depuis une quinzaine d’années, et professionnellement depuis 12 ans. Elle c’est Bobette AMULI, jeune femme congolaise évoluant dans ce domaine à Kinshasa capitale de la République Démocratique du Congo.
Pourquoi fait-elle ce travail qui est réputé masculin dans certaines sociétés ? Quelle a été la principale motivation ? Bobette AMULI nous a répondu que c’est une affaire de sang:
‹‹ La motivation, c’était ma fille. Mon Papa aussi était photographe, mon frère aussi, donc pour moi la photographie c’est dans le sang. Il y a beaucoup de personnes autour de moi dans ce parcours et travail de femme photographe, j’en ai fait ma passion et aujourd’hui je suis là ››, a-t-elle dit.
Comment se porte l’industrie de la photographie en RDC ? Est-elle rentable ? À cette question Bobette AMULI a répondu avec un peu d’hésitation :
‹‹ Oui c’est rentable surtout quand tu as des clients fidèles, des clients qui te respectent, qui te paient conformément à ton travail. Une chose est vraie avec la venue des photos secondes et photos minutes, le nombre d’opportunités a baissé mais j’évolue avec les clients qui connaissent le travail de qualité que je fais, et cela me permet de payer le loyer, et de m’occuper de ma fille Serena DISASI qui a 18 ans aujourd’hui ››, a-t-elle dit.
Nous avons questionné également la photographe Bobette AMULI sur les difficultés qu’elle rencontre dans ce travail, celle-ci nous a fait savoir que certains clients s’éloignent d’elle lorsqu’il s’agit de négocier des marchés à cause du prix un peu élevé de ses services, ils vont parfois à la recherche des photographes moins chers mais avec une qualité de travail plus basse que celle de Bobette AMULI.
Autre difficulté, peu de clients sont fidèles à un seul ou une seule photographe parce que il y a maintenant pléthore de photographes dans le pays et principalement à Kinshasa.
Quid de la présence des femmes dans ce secteur à Kinshasa ? Selon la photographe professionnelle Bobette AMULI, il y a peu de femmes dans le secteur de photo à cause de l’esprit de facilité qu’ont certaines femmes, plusieurs souhaitent un travail qui paie rapidement, qui n’exige pas de sacrifice.
Bobette AMULI a précisé qu’elle ne côtoie pas vraiment ces autres femmes photographes à cause de la jalousie :
‹‹ Entre nous les femmes photographes, il n’y a pas assez d’amour et d’affection, parce qu’on connait un peu trop, on se croise rarement ››, a dit Bobette AMULI.
Par ailleurs, Bobette AMULI suggère la création d’une “association de photographes femmes” en RDC pour rendre visible la vision photographique féminine en République Démocratique du Congo.
Pour chuter, Bobette AMULI a donné un conseil aux femmes et jeunes filles qui rêvent de faire ce travail. Elle leur a demandé de faire de la photographie une passion pour affronter toutes les réalités de ce secteur .
Bobette AMULI a conseillé à ces femmes de cultiver la patience, d’avoir la volonté et l’amour du travail pour bien exercer le métier de photographe.
Pour ceux qui la découvre à travers notre média, à qui elle a accordé une interview le 31 janvier 2024 dans la commune de Ngaliema à Kinshasa la capitale, sachez que Bobette AMULI est une photographe professionnelle, travaillant également dans l’équipe des photographes du Président de la République Démocratique du Congo Félix-Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO.
Dave NGONDE
