C’est une femme à plusieurs casquettes. Elle est styliste et modéliste, couturière et enseignante à l’ISAM, Institut Supérieur des Arts et Métiers à Kinshasa, mais aussi femme entrepreneure active dans l’événementiel.
Lydia Nsambayi gère l’entreprise « Lydia Design » qui en son sein engage plusieurs personnes qui font la couture et le finissage dans le cadre d’une industrie d’habillement, en miniature.
Lydia Nsambayi Ntumba est dans plusieurs projets mais le projet phare sur lequel elle travaille en ce moment est « Kinshasa Mboka ya Masano« , un événement, qui selon ses explications, est une plateforme qui regroupe en son sein plusieurs disciplines sportives, d’où le terme Kinshasa Mboka ya Masano.
Dans ce projet la ville de Kinshasa sert de soubassement et les différentes activités sportives appelées ici « Masano » dans le sens d’activités.
Lydia Nsambayi Ntumba explique que le thème central de l’activité à venir est la « mode vestimentaire » autour de laquelle graviteront tous les types d’arts connexes à l’art vestimentaire mais aussi aux arts plastiques de manière globale.
‹‹ Kinshasa Masano a deux facettes, il y a la facette soirée de gala qui se passe chaque mois de décembre, et maintenant nous allons au grand Show qui va se passer du 7 au 8 mai 2021 au niveau du Musée National ››, précise la styliste et modéliste.
Lydia Nsambayi Ntumba informe que lors de cet événement, les exposants et participants seront nombreux : il y aura des stylistes qui feront leur fashion show mais aussi les différents artistes d’autres types d’arts tel que les peintres, les cinéastes, les architectes qui vont aussi exposer ce qu’ils savent faire. Participant régulièrement aux événements « Kinshasa fashion week » et « Congo fashion week », Lydia Nsambayi appelle à la multiplicité de tels événements culturels, ‹‹ cela fera que les stylistes congolais puissent se faire connaître dans la sous-région, en Afrique et dans le monde ››, affirme-t-elle.
Au delà de toutes ses casquettes, Lydia Nsambayi est une femme au foyer mais « pas scotchée au foyer« . Elle est mère de 4 enfants, toutes des filles, âgées entre 7 et 13 ans. Une mère qui gère son foyer en déléguant là où elle peut déléguer car étant travailleuse et très souvent occupée par les obligations professionnelles.
Lydia Nsambayi Ntumba a fait ses études primaires au Complexe Scolaire Malula et complexe Dybasana, ensuite les études secondaires au lycée Molende dans la commune de Matete, un établissement qui à l’époque était déjà réservé à la coupe et couture :
‹‹ J’y ai fait mes humanités techniques, et de là j’ai quitté pour venir à l’ISAM Kinshasa en l’an 2000. J’ai fini à l’ISAM en 2003 en stylisme et modélisme, et j’ai été directement retenu comme cpp1, chargé de pratique professionnelle. Et c’est toujours à l’ISAM que j’ai entrepris ma licence en marketing de management de mode d’où je suis assistante depuis et peut-être bientôt chef de travaux ››, raconte-t-elle.
À la question de savoir ce qui l’a amenée dans ce monde de la mode, Lydia Nsambayi répond qu’elle y a été appelée sans le savoir. Pour elle c’est un don, elle croit que ses parents l’avaient aussi compris car, enfant, elle aimait le dessin. À cela elle a ajouté ses arts oratoires et son aptitude à faire du tissu ce qu’elle voulait, le tout mélangé a fait d’elle ce qu’elle est aujourd’hui.
Quand on lui demande, ‹‹ Conseillerez vous un jour à vos enfants de faire le même métier que vous ? ››
Avec un sourire le professeur Lydia répond : ‹‹ Humm, déjà quand j’observe certaines de mes filles je sens qu’en elles il y a ce don. L’une d’elles m’a dit qu’elle veut d’abord faire des études de commerciales et informatique, mais quand je l’amène dans mon atelier, elle coud les masques et les jupes. Je pense qu’elles ont déjà ça en elle et je vais faire un effort pour qu’elles aient ces aptitudes de modélisme pour que malgré ce qu’elles apprendront d’autres, la couture leur soit importante dans l’avenir ››, dit-elle.
Et d’ajouter : ‹‹ La couture au delà d’être un art, une passion, peut permettre à la femme de s’autonomiser car elles peuvent ne pas trouver du travail dans leur cursus académique, avoir une base en couture peut les aider à gérer leurs foyers ››.
Concernant les revenus financiers Lydia Nsambayi renseigne que le secteur de la mode dépend de la vie économique du pays, les femmes viennent faire coudre les vêtements selon la santé financière du pays. Mais c’est possible de faire du modélisme un gagne pain, selon elle.
Et pour terminer elle informe que c’est pas facile de combiner toutes ces casquettes. Elle doit s’occuper de ses filles, leur éducation à laquelle elle a un œil très regardant, de ses obligations professionnelles, des coups de fil à gauche et à droite. ‹‹ Si je disais que c’est facile, je serai une menteuse ››, confie-t-elle.
Dave Ngonde