Il aura fallu attendre 2025 pour qu’une femme soit nommée à la tête d’un “ministère” au sein du Vatican. Le pape François a attribué, le lundi 6 janvier, à Simona BRAMBILLA, l’un des ministères régaliens de la Curie (gouvernement du Vatican).

Sœur Simona BRAMBILLA, religieuse italienne, dirigera désormais un “ministère” du Vatican, celui en charge des ordres et des congrégations religieuses, un poste jusque-là réservé aux cardinaux et exclusivement masculin.

Cette avancée portée par le pape François, saluée comme un symbole d’ouverture, suscite néanmoins des interrogations. La nomination conjointe d’un cardinal comme adjoint reflète-t-elle les résistances internes d’une institution très patriarcale? 

Cette religieuse italienne va diriger le dicastère (le nom officiel des “ministères” au Vatican, Ndlr) pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique, en d’autres termes, elle sera chargée des ordres et des congrégations religieuses. Une première historique pour un poste de cette importance, jusqu’ici presque exclusivement réservé aux cardinaux et toujours occupé par des hommes.

Signalons que Sœur Simona BRAMBILLA, âgée de 59 ans, est une ancienne infirmière qui a été également missionnaire au Mozambique. Elle est “considérée comme modérée et conciliante”, avec “une expérience respectable comme missionnaire en Afrique et comme administratrice”, a renseigné la vaticaniste Franca Giansoldati dans le quotidien romain “Il Messaggero”.

Sachez que les femmes sont bien plus nombreuses que les hommes au sein de l’Église catholique : 559 228 religieuses contre 128 559 prêtres, selon des chiffres officiels du Vatican en 2024. Mais elles ne peuvent toujours pas devenir prêtres, malgré de nombreux appels en ce sens.

Des associations, actives notamment en Europe et en Amérique du Nord, déplorent la marginalisation des femmes par un système jugé patriarcal, ce malgré leur rôle central dans les paroisses du monde entier, qu’elles sont nombreuses à faire fonctionner (catéchèse, animation liturgique et pastorale, funérailles).

Christian MUKAYA