Tariq RAMADAN était jugé pour le viol d’une femme en 2008 dans une chambre d’hôtel à Genève. Un dossier datant de plus de 10 ans. Une relation consentante a été la défense de l’islamologue depuis toutes ces années. Et mercredi 24 mai 2023, le verdict est finalement tombé. A son annonce dans une salle remplie des journalistes, Tariq RAMADAN a souri, puis a été enlacé par l’une de ses filles. L’islamologue de 60 ans a été acquitté de l’accusation de viol et de contrainte sexuelle qui pesaient contre lui, par un tribunal genevois, qui a jugé qu’il n’y avait pas de preuve contre ce dernier.
Par ailleurs, il recevra 151.000 francs suisses (environ 154.400 euros) de dommages de la part de l’État de Genève.
Pendant les trois jours d’audience où un paravent les séparait afin que la plaignante n’ait pas à le voir, la défense avait assuré qu’il n’y avait pas de preuves scientifiques dans ce dossier. C’est ainsi que le tribunal a estimé qu’il n’y avait pas suffisamment d’éléments matériels pour condamner l’accusé.

Dès l’annonce de ce jugement, la plaignante, une femme de 57 ans, a annoncé faire appel.
Tariq RAMADAN, âgé de 60 ans aujourd’hui, était pour la première fois jugé pour viol, mais il est menacé d’un autre procès en France pour des faits similaires. Son procès, très attendu, a mis au jour deux versions opposées des faits.
» Brigitte », le pseudonyme choisi par la plaignante, a rencontré l’islamologue lors d’une séance de dédicaces quelques mois avant les faits dénoncés, avant de le revoir lors d’une conférence. Ils avaient également longuement échangé sur les réseaux sociaux, dans un ton de plus en plus intime.
Les deux parties se sont toujours accordées à dire qu’ils ont passé cette nuit du 28 octobre 2018 ensemble dans la chambre de l’hôtel, que la femme a quitté tôt le matin pour rentrer à son domicile. Tariq RAMADAN assure que c’est elle qui s’est invitée dans sa chambre. Il dit s’être laissé embrasser avant de mettre rapidement fin à l’échange.

Une version que dément « Brigitte », qui a raconté pendant l’audience avoir eu « peur de mourir » sous les coups de l’islamologue. Elle avait fini par porter plainte dix ans après les faits, encouragée, dit-elle, par le fait que d’autres femmes ont porté les mêmes accusations à l’encontre de Tariq RAMADAN.
Le procureur genevois avait considéré que Tariq RAMADAN s’est rendu coupable de « viol à trois reprises » dans la même nuit et de « contrainte sexuelle ». Il avait requis contre lui une peine de prison de trois ans, dont 18 mois ferme.
Pendant l’audience, la défense a tenté de démontrer l’innocence de Tariq RAMADAN en assurant qu’il n’y avait pas de preuves scientifiques. Ses avocats ont également accusé « Brigitte » et les femmes ayant porté plainte en France d’avoir tissé des liens avec pour objectif, de faire tomber l’islamologue.
Les avocats de la plaignante ont fait valoir, de leur côté, que leur cliente avait bien consulté dans les jours, suivant la nuit du 28 octobre 2008, deux psychiatres pour leur relater les faits et leur parler de son état de stress.

Notons que Tariq RAMADAN est Docteur à l’université de Genève, où il a écrit une thèse sur le fondateur de la confrérie égyptienne islamiste des Frères musulmans qui était son grand-père. Il a également été professeur d’études islamiques contemporaines à l’université d’Oxford au Royaume-Uni et invité de nombreuses universités au Maroc, en Malaisie, au Japon et au Qatar.
Précieuse Boyo