Sud-kivu : Des femmes, victimes de violences sexuelles, ont du mal à accéder à la justice

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À Kaniola, un groupement du territoire de Walungu au Sud-Kivu, plusieurs femmes violées et d’autres victimes de viol se sont mises ensemble pour réclamer justice.

Certaines de ces victimes de violences sexuelles, rencontrées dans cette localité, ont fait savoir qu’elles ont eu du mal à accéder à la justice par manque d’appui et d’accompagnement de leurs communautés. Elles disent avoir adhéré à l’association “Bazire Rhucilweko” qui accompagne les survivants des violences sexuelles à accéder à la justice.

C’est le cas notamment de madame Aciza, violée en 2014 par des porteurs d’armes :
‹‹ J’ai été violée par des hommes en arme, un jour où je partais acheter les marchandises que je vends. Je suis arrivée à une barrière où il y avait des personnes en armes qui m’ont demandé de l’argent que j’ai donné et ils m’ont laissé partir. Plus loin, j’ai croisé d’autres personnes en arme qui m’ont obligé à coucher avec eux. J’ai refusé et ils m’ont menacé de mort. Ils m’ont prise de force et j’ai été violée. Je suis tombé enceinte quelque temps après à l’absence de mon mari qui était ailleurs à son lieu de travail. Il a reçu l’information, il a décidé de rompre avec moi. Et depuis lors je vis seule avec mon enfant et deux autres que j’ai eu avec mon mari. L’enfant a aujourd’hui 8 ans. Je n’ai pas su comment dénoncer mes bourreaux car ils étaient porteurs d’armes ››, raconte Aciza touchée et émotionnée.

Aciza n’est pas la seule femme touchée par ces cas des viols, plusieurs femmes comme elle, en sont aussi victimes, raison pour laquelle, l’association « Bazire Rhucilweko » créée depuis 2016, au-delà de l’encadrement des survivantes des violences sexuelles dans les métiers, intervient aussi dans l’accompagnement judiciaire, affirme une des responsables de cette structure qui explique par ailleurs que le but est de briser le silence et accéder à la justice.

‹‹ Nous avons mis en place cette initiative pour aider les survivantes des violences sexuelles à surmonter leurs peines et différents traumatismes connus après avoir été violées, mais aussi et surtout pour les aider dans les procédures d’accès à la justice ››, a-t-elle dit.

Olivier Mukengeshayi

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