Le 14 Février, une journée considérée depuis plusieurs années à Kinshasa et dans plusieurs coins du monde comme la journée des amoureux, est souvent perçu comme une occasion de passer du temps en amoureux, d’échanger des vœux, partager des cadeaux entre amoureux etc. 

À Kinshasa, cette célébration n’a plus la même ampleur contrairement aux années antérieures. Jadis l’on pouvait voir des rues, des boutiques et autres lieux publics être décorés en rouge noir ou rouge blanc, annonçant l’arrivée de la date du 14 Février, mais ce n’est plus le cas. Seuls les restaurants et quelques hôtels organisent des dîners pour les amoureux, certains y ont fait des réservations.

Mais que pensent les Congolaises de cette fête ? 

Bénédicte KITAMBALA, Présidente de l’association des femmes passionnées de la bonne gouvernance, chargée des affaires administratives au sein de la “synergie des jeunes africains pour la consolidation de la paix et sécurité”, membre bénévole de la communauté U-Report by UNICEF, souligne que cette journée reste une occasion spéciale pour exprimer l’amour et l’affection. Pour elle, la célébration de la Saint Valentin à Kinshasa a évolué au fil des années. Elle prend aujourd’hui des formes de plus en plus variées.

« L’influence des réseaux sociaux, les tendances culturelles ont transformé la manière dont les couples et même les célibataires célèbrent la Saint-Valentin. Des restaurants, hôtels, et certaines boutiques capitalisent sur cette fête pour proposer des services et produits adaptés, allant des dîners romantiques aux cadeaux personnalisés. Toutefois, certaines personnes privilégient désormais des célébrations plus simples et symboliques mettant en avant les gestes d’amour plutôt que les dépenses somptuaires », a-t-elle expliqué.

Bénédicte KITAMBALA a également affirmé que la Saint-Valentin est une journée qui se réinvente avec le temps, influencée par les dynamiques économiques, technologiques et sociales. Les réseaux sociaux jouent un rôle majeur dans cette transformation,permettant à chacun de partager son amour, de manière publique ou privée, et de participer à des événements interactifs. 

« En 2025, la Saint-Valentin prend une dimension beaucoup plus diversifiée. Bien qu’elle conserve son caractère central de célébration de l’amour romantique, elle s’est élargie pour inclure différentes formes d’affection avec une attention particulière à l’authenticité des liens et à la durabilité de nos choix. L’amour familial, amical et même l’amour-propre sont désormais au cœur de cette journée. On observe un véritable changement dans la manière dont les gens choisissent de la célébrer, influencée par les nouvelles dynamiques sociales et numériques », a-t-elle précisé.

Bénédicte KITAMBALA a conclu son propos en parlant de l’enthousiasme des femmes pour la Saint-Valentin en 2025 qui se manifeste différemment :

« Si certaines continuent de la vivre comme une célébration romantique, beaucoup l’adoptent désormais comme une occasion de valoriser d’autres formes d’amour : l’amitié, la famille et l’amour de soi. Cette évolution témoigne d’une vision plus libre et affirmée de la fête, où chaque femme choisit comment la vivre selon ses propres priorités et convictions ».

Ferramy MVOVI, journaliste spécialisée en communication sociale a, de son côté, estimé que plus les années avancent, cette journée perd sa valeur auprès de la population congolaise en générale et Kinoise en particulier. Et surtout en ce début d’année 2025 compte tenu de la situation sécuritaire actuelle du pays.

« Il n’y a pas vraiment d’engouement, peu de gens s’y intéressent, les gens vaquent à leurs occupations comme s’il n’y avait rien en tout cas… La Saint-Valentin n’a de l’impact que sur les réseaux sociaux mais dans la vraie vie il n’y a rien de spécial, la plupart des amoureux se plaignent du manque des financies… Toutes les poches sont malades », a-t-elle dit.

Ferramy MVOVI estime également qu’il n’est pas du tout possible que la Saint-Valentin de cette année 2025 ressemble à celles des années précédentes car les conditions de vie actuelles à Kinshasa n’ont pas permis aux gens de fêter ou se concentrer sur cette fête, et surtout que la partie Est de la République Démocratique du Congo est en guerre, il y a aussi l’insécurité qui bat son plein actuellement dans la ville de Kinshasa :

« On ne fête pas lorsque ça brûle chez les voisins », a-t-elle lancé.

Cette dernière a aussi ajouté que c’est pour cela que les traditions telles que l’échange de cadeaux, de cartes de vœux et de fleurs n’ont pas vraiment eu d’ampleur. Cependant, elle a affirmé, que chaque année peut apporter de nouvelles tendances et de nouvelles façons de célébrer cette journée spéciale. En cette année 2025 les réseaux sociaux jouent un rôle de plus en plus important dans la façon dont les gens partagent leur amour et leurs moments de bonheur.

Pour finir, Ferramy MVOVI a également parler de l’enthousiasme de chaque personne en rapport avec cette journée. Elle estime que la Saint-Valentin est une journée qui peut être célébrée de différentes manières selon les préférences et les valeurs de chacun. Que l’on soit enthousiaste ou non, l’important est de se sentir libre de choisir la façon dont on souhaite exprimer son amour et son affection envers les autres.

« L’enthousiasme peut varier d’une personne à une autre. Certaines femmes apprécient cette journée et la considèrent comme une occasion spéciale pour se faire plaisir et se sentir aimées. Elles peuvent être enthousiastes à l’idée de recevoir des cadeaux, de passer du temps avec leur partenaire et de célébrer l’amour. Cependant, d’autres femmes peuvent être moins intéressées par cette journée ou la considérer comme une fête commerciale, elles peuvent exprimer leur amour et leur affection de différentes manières tout au long de l’année pas seulement en cette date du 14 février », a conclu Ferramy MVOVI.

Divine LUKOMBO