Le métier de MC ( maître ou maîtresse de cérémonie ) prend de plus en plus de l’ampleur à Kinshasa. Plusieurs femmes s’y lancent également. Nous avons approché deux femmes exerçant ce métier pour en savoir plus notamment sur les réalités et les gains financiers du travail de ceux et celles qui agrémentent les grands événements ou soirées en RDC.
Il s’agit de Euphrasie KAYEMBE, journaliste présentatrice, maîtresse de cérémonie, conférencière, et présidente du Club de Leadership Féminin, ainsi que Damaris KALENGA, maîtresse de cérémonies, spécialiste en voix off, formatrice en art oratoire et speakeuse.
Pour Euphrasie KAYEMBE, le métier de “Maîtresse de Cérémonie”est très diversifié et implique une multitude de responsabilités. Au cœur de ce rôle se trouve l’animation d’événements variés, tels que des mariages, des anniversaires, des séminaires d’entreprises, des conférences et des festivals.
« Une maîtresse de cérémonie doit être capable de créer une atmosphère conviviale et dynamique, en interagissant avec les invités de manière engageante », a-t-elle expliqué .
Euphrasie KAYEMBE fait savoir que ce métier qu’elle exerce depuis environ cinq ans, lui a permis d’acquérir de l’expérience grâce à des formations et cours de prise de parole en public et de gestion d’événements qu’elle a suivi afin de se professionnaliser davantage.
En ce qui concerne la rentabilité de ce métier, Euphrasie KAYEMBE informe que le secteur événementiel auquel le métier de maîtresse de cérémonie appartient est en pleine expansion en République Démocratique du Congo particulièrement à Kinshasa la capitale, ce qui leur offre de nombreuses opportunités. Cependant, il est essentiel de bien se positionner sur le marché et tenir compte des différents types d’événements qui jouent également un rôle clé. Elle souligne que les événements corporatifs peuvent avoir des budgets plus importants que les événements personnels, ce qui peut influencer le tarif.
Cette dernière a aussi énuméré un ensemble des facteurs qui peuvent permettre aux maîtresses de cérémonies de gagner des marchés et de l’argent à travers différentes activités :
« Le développement d’un réseau solide en créant une présence en ligne (comme un site web ou des profils sur les réseaux sociaux), la mise en place des stratégies de marketing efficaces pour se distinguer parmi tant d’autres, des prestations exceptionnelles qui incluent la qualité des services offerts afin de créer des expériences mémorables pour fidéliser les clients et obtenir des recommandations, le développement d’une carrière dans ce domaine ainsi que la taxation des frais supplémentaires pour des services additionnels, comme des animations spécifiques, des jeux, des effets spéciaux etc.», dit-elle.
Autre son de cloche est celui de Damaris KALENGA. Elle nous a expliqué également en quoi consiste ce métier qu’elle exerce depuis deux ans déjà.
‹‹ La maîtresse de cérémonie est une professionnelle charismatique et dynamique, elle est l’animatrice principale et la garante du bon déroulement des festivités. Son rôle est d’orchestrer avec brio les différents temps forts de la soirée, jonglant entre la présentation des intervenants, l’animation sur scène ou encore la coordination avec les techniciens en coulisses. En Bref, elle est une artiste créative qui parvient à captiver son public grâce à ses talents oratoires et sa présence scénique », a-t-elle expliqué.
Damaris KALENGA trouve que ce métier est plus développé sous d’autres cieux qu’ici en RDC. Une réalité qui fait que la rentabilité est encore progressive pour la plupart des maîtresses de cérémonies à Kinshasa. En outre, elle affirme que c’est un métier à potentiel économique prometteur au vu de l’image et de la renommée que ce métier se taille au pays.
Damaris KALENGA a aussi fait savoir que la tarification se fixe en fonction de la nature de l’événement en tenant compte de sa durée ainsi que la qualité de ses intervenants :
‹‹ La rentabilité de ce métier tient également compte de l’expérience et la notoriété de la maîtresse de cérémonies et le nombre de fois que vous êtes demandés sur le marché comme prestataire. Les tarifs peuvent également aller selon la taille et la complexité de l’événement », a-t-elle ajouté.
Ces maîtresses de cérémonies nous ont également fait savoir qu’en dehors de la tarification, ce métier exige également une prise en charge en cas de déplacements et de voyages. Et quelquefois la tenue de scène y est incluse selon les arrangements spécifiques entre client et prestataire.
« Certains clients préfèrent que je porte une tenue qu’ils ont choisie ou qu’ils m’ont suggéré, surtout s’ils ont un thème ou un code vestimentaire particulier. Dans d’autres cas, ils me laissent la liberté de choisir ma propre tenue, tant qu’elle est appropriée pour le type d’événement ››, a notamment éclairci Euphrasie KAYEMBE.
De son côté, Damaris KALENGA estime que la tenue ne suffit pas, il faut également s’assurer d’une prise en charge totale pour chaque prestation, ce qui est très nécessaire avant chaque déplacement.
Il est donc nécessaire de connaître les préalables de ce métier prestigieux et à la fois exigeant avant de s’y lancer. C’est dans cette optique que nos interviewées ont prodigué différents conseils aux femmes qui aspirent à ce métier. Il faut notamment :
• Veiller régulièrement sur sa santé afin d’être en forme pour chaque événement, en tenant compte des horaires de voyages et différents déplacements. Prévoir aussi le temps de repos nécessaire ;
• Rejoindre des associations professionnelles afin d’engager des conversations avec d’autres maîtresses de cérémonies pour s’améliorer continuellement ;
• Chercher des opportunités de formation, que ce soit par le biais d’ateliers, de cours en ligne ou de mentorats avec des professionnels expérimentés ;
• Apprendre les bases de la prise de parole en public et de la gestion d’événements ;
• Se familiariser avec différents types d’événements et les attentes variées des clients car chaque événement est unique ;
• Avoir les coordonnées des personnes à contacter le jour de l’événement est également essentiel pour gérer les imprévus ;
• Toujours discuter en avance avec les clients des aspects logistiques (sonorisation, éclairage, etc.) et les informations concernant les intervenants pour réduire le stress le jour J ;
• Se préparer en avance inclut la maîtrise de son script en s’assurant que chaque moment soit mémorable, que ce soit en animant des jeux, en racontant des anecdotes etc.
• Croire en soi et être prête à faire face aux défis ;
• Être ouverte à la critique constructive et prête à s’améliorer pour évoluer dans ce métier passionnant.
Retenons que le métier de maître(sse) de cérémonies joue un rôle significatif dans l’essor économique du pays, comme les autres métiers dans le secteur événementiel. Il génère des emplois et des revenus dans divers domaines, comme la restauration, l’hôtellerie, la location de matériel et bien d’autres. Le métier de maître(sse) de cérémonies fait naître des agences qui permettent également de créer de l’emploi.