Renatte KEMBOLA BOKAFI, vice-présidente du groupe d’entreprises ETHAN BUSINESS GROUP, a expliqué lors d’une interview accordée à POURELLE.INFO les difficultés rencontrées par les femmes pour accéder facilement au financement de leurs activités ou projets générateurs de revenus en République Démocratique du Congo. Elle a également proposé plusieurs pistes de solutions pour débloquer cette situation.

Selon elle, l’accès au financement est difficile, non seulement pour les femmes entrepreneures, mais aussi pour les hommes, en République Démocratique du Congo. Elle a cité plusieurs raisons qui rendent cet accès complexe, notamment :

– Le manque de mise en valeur du projet présenté par les entrepreneurs sollicitant un financement, tant du point de vue de son impact social, environnemental que dans la création d’emplois ;

– La méconnaissance des plateformes habilitées à accompagner les projets innovants par les entrepreneurs ;

– Le contexte socio-économique de la République Démocratique du Congo, qui est encore en voie de développement, etc.

Renatte KEMBOLA a également expliqué le fonctionnement du système économique congolais pour financer les entrepreneurs locaux.

« Au niveau national, il existe plusieurs entités qui accompagnent les entrepreneurs, notamment le Fonds de Promotion de l’Industrie (FPI), le Fonds de Garantie de l’Entrepreneuriat au Congo (FOGEC), ainsi que diverses plateformes privées et plusieurs actions menées dans le but de promouvoir l’entrepreneuriat », a-t-elle dit.

Renatte KEMBOLA fait savoir que la sensibilisation joue un rôle crucial pour permettre aux demandeurs de fonds d’obtenir, au préalable, les informations nécessaires afin de s’aligner avec le système économique établi en République Démocratique du Congo.

« Il reste encore à savoir si cela est accessible à toutes les couches sociales, car il existe plusieurs formes d’entrepreneuriat, et par conséquent, différents types d’entrepreneurs, chacun selon son secteur d’activité. Chacun doit d’emblée être conscientisé, voire sensibilisé, à ces enjeux pour prétendre un jour bénéficier d’un accompagnement », a-t-elle ajouté.

Renatte KEMBOLA BOKAFI, vice-présidente du groupe d’entreprises ETHAN BUSINESS GROUP, a également proposé quelques procédures que la République Démocratique du Congo doit suivre et adopter pour faciliter l’accès au financement pour les femmes :

– Amener chaque femme entrepreneure à comprendre ce qu’elle est capable d’accomplir à travers des conférences, des événements liés à l’impact de l’entrepreneuriat féminin, des visites d’entreprises, des expositions, etc. ;

– Encourager ces femmes à créer une chaîne de valeur autour de leurs activités en les formant à orienter leur travail vers des objectifs à impact social et environnemental ;

– Renforcer les initiatives privées qui possèdent des plateformes d’accompagnement pour les femmes ;

– Créer des plateformes dédiées à l’entrepreneuriat des femmes qui favorisent, financent et suivent de près toutes les catégories d’entrepreneuriat féminin, en proposant un mode d’accompagnement spécialisé, ainsi qu’une remise à niveau pour leur offrir un nouvel élan entrepreneurial.

Renatte KEMBOLA a conclu par un conseil adressé aux femmes qui n’ont pas encore réussi à obtenir de soutien financier :

« N’abandonnez pas vos projets, perfectionnez-vous chaque jour, développez votre savoir-faire et orientez vos idées vers une approche qui contribue au développement socio-économique ou environnemental du pays. Renseignez-vous suffisamment sur les modalités de demande de financement ou de subvention avant de rédiger une sollicitation, et rendez votre entreprise crédible et éligible, c’est-à-dire assurez-vous d’avoir tous les documents juridiques nécessaires, comme le numéro du RCCM, etc. Et surtout, appuyez-vous sur des modèles féminins qui ont réussi dans ce même domaine et inspirez-vous d’eux », a-t-elle conseillé.

Divine LUKOMBO