L’avocat de deux des 51 accusés au procès des viols de Mazan a mis en garde vendredi 6 décembre 2024 la cour criminelle du Vaucluse contre le risque d’erreur judiciaire, l’appelant à ne pas suivre les réquisitions du parquet, pour qui tous sont coupables.
Vingtième avocat à s’exprimer depuis le début des plaidoiries, Me Roland MARMILLOT a souligné que le ministère public avait requis près de sept siècles de réclusion criminelle au total pour la cinquantaine d’hommes accusés de viols ou tentatives de viols sur Gisèle PELICOT, préalablement sédatée par son ex-mari, Dominique PELICOT.
‹‹ À trop vouloir embrasser, vous acceptez d’embrasser l’erreur judiciaire en estimant que tous sont coupables ››, a lancé Me MARMILLOT aux deux avocats généraux. « Or, je ne trouve en rien une volonté de commettre un crime, ni chez Didier S., 68 ans, qui s’est rendu une fois au domicile des PELICOT à Mazan Vaucluse et contre qui le parquet a requis 10 années de réclusion, ni chez Mohamed R., 70 ans venu une fois sur leur lieu des vacances sur l’île de Ré, Charente-Maritime, contre qui 17 ans ont été requis », a-t-il ajouté.
Et de poursuivre :
‹‹ En réalité, ils cherchaient l’aventure, celle d’un soir et, dans le cas de Didier S., une aventure homosexuelle ››, a plaidé Me MARMILLOT, soulignant qu’en droit pénal une infraction n’est pas constituée sans la clairvoyance et l’intelligence nécessaire pour évaluer la situation et prendre une décision.
Comme bon nombre d’avocats de la défense, Me MARMILLOT a fait porter la responsabilité des faits sur Dominique PELICOT, 72 ans qui a reconnu avoir recruté ces dizaines d’hommes sur internet et contre qui la peine maximale de 20 années de réclusion a été requise. Les plaidoiries doivent s’achever le 13 décembre 2024 et le verdict est attendu le 20 décembre au plus tard.
Signalons qu’à Avignon, le procès des viols de Mazan touche à sa fin. C’est la dernière semaine des plaidoiries devant la Cour Criminelle du Vaucluse. Le jury rendra son verdict la semaine prochaine. Dominique PÉLICOT est jugé pour avoir drogué, violé et fait violer sa désormais ex-épouse pendant 10 ans. Commencé il y a près de quatre mois, ce procès a marqué la ville et dans les rues d’Avignon, les collages de collectifs féministes se multiplient, informe le média RFI.
Grâce NGOMA