« Les femmes ne sont majoritaires qu’à l’église pour répondre aux programmes de prière ». C’est l’une des réponse qui nous été donnée à voix haute par la Porte-Parole et chargée de Communication de l’Asbl BISO BASI TELEMA, Princilia MASENGU KAYOKA, lors d’une interview portant sur “ les contraintes liées à la sensibilisation des femmes en RDC”.
Cette dernière a fait savoir qu’il est difficile pour les ASBL et autres ONG de réunir les femmes congolaises pour des moments de sensibilisation car ces dernières sont réticentes et beaucoup plus disponibles que lorsqu’il s’agit des rencontres religieuses.
Cette réponse laisse voir le grand nombre des contraintes auxquelles sont confrontés à ce jour plusieurs organismes nationaux et internationaux qui ont pour vocation d’offrir un accompagnement, un soutien et de l’aide aux femmes dans divers domaines d’activités comme le travail, la famille, la santé, l’éducation, la violence et encore plus, mais la plupart de ces femmes sont encore sous l’ombre du silence pour plusieurs organismes.
La représentante de l’Asbl BISO BASI TELEMA nous a aidé au cours d’une interview à mieux cerner les causes de ces difficultés, externes ou internes, auxquelles font face les organismes dans leur sensibilisation auprès des femmes.
POURELLE.INFO : Faites-vous face à des contraintes internes ou externes lors de vos sensibilisation auprès des femmes ?
Princilia MASENGU : Oui de multiples contraintes. Au cours des ces cinq dernières années, ce n’était pas du tout facile de pouvoir réunir les femmes à l’interne comme à l’externe pour parler de leurs droits. Mais avec le temps nous parvenons aujourd’hui à en mobiliser quelques-unes.
P.I : Quelles sont les contraintes les plus courantes auxquelles vous faites face lorsque vous sensibilisez les femmes sur le plan interne et externe ?
P.M : Le manque d’engagement réel, cette conscience cruciale de comprendre que sans la lutte l’on ne peut rien obtenir et surtout en tant que mouvement féministe le terme féminisme n’est pas très bien perçu dans notre société, du coup en premier lieu c’est la méfiance.
P.I : Quels sont les actes posés par votre ASBL dans ce domaine ?
PM : Comme on dit que le droit n’est droit que lorsqu’il est revendiqué, moi je me questionne Comment revendiquer un droit qu’on ne connaît pas ? La majorité des femmes ignore les droits dont il est question notamment dans les milieux ruraux. Alors en tant qu’organisation de la société civile nous privilégions beaucoup plus les activités de descente sur terrain pour faire comprendre à ces milliers de femmes quels sont leurs droits malgré les stéréotypes sexistes, les préjugés, la religion et les coutumes mal conçues.
P.I : Est-ce facile de sensibiliser les femmes ?
PM : Pas du tout, les femmes dans notre pays sont majoritaires à l’église quand il s’agit de convention de prières et autres évènements mais quand il s’agit de conférence d’éveil de conscience il faut peiner pour les mobiliser, la plupart d’entre elles se plaignent qu’elles n’ont pas le temps, en fait elles donnent beaucoup de raisons pour ne pas se présenter.
POURELLE.INFO : Quelles sont vos recommandations auprès des organismes qui sensibilisent les femmes ?
Princilia MASENGU : De ne pas lâcher prise car tout ce qui est bon est difficile à avoir, beaucoup de forces à toutes les organisations qui militent pour les droits de femmes. On doit être beaucoup plus pragmatique que théorique. Il faut multiplier les activités de sensibilisation en faveur des femmes qui se trouvent dans les milieux reculés pour atteindre un grand nombre de femmes conscientes de leurs droits.
Aggée CHUGA