Plusieurs femmes entrepreneures du secteur agro-alimentaire à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, rencontrent de grandes difficultés pour relancer leurs activités depuis l’occupation de la ville par la coalition rebelle M23-AFC, soutenue par le Rwanda.
Dans un article publié le samedi 8 mars 2025 par la Radio Okapi, certaines d’entre elles ont partagé leurs difficultés à l’opinion nationale.

L’éclatement de la guerre la dernière semaine de janvier 2025 a empêché le recouvrement des créances par ses femmes, alors que leurs clients règlent généralement leurs dettes à la fin du mois de janvier après les fêtes de fin d’année.
Léa BISIMWA, spécialisée dans la chaîne de valeur du poulet de chair, a décrit les obstacles qu’elle rencontre dans son activité :
« Je vends des poulets fumés. Habituellement, j’achetais des poules auprès des fournisseurs à 6,50 dollars, parfois 7 dollars, et après les avoir fumés, je les revendais à 10 dollars. Aujourd’hui, je ne peux plus poursuivre mon activité. Plusieurs clients me doivent de l’argent depuis janvier. Quand la guerre a éclaté, il était déjà trop tard pour récupérer l’argent », explique-t-elle.

De plus, la fermeture des banques depuis plus d’un mois empêche toute transaction, bien que les fournisseurs aient baissé leurs prix. Le prix des poulets de chair a chuté, passant de 7 à 5 dollars américains ( entre 14000 FC et 20000 FC ) grâce à l’afflux de produits rwandais sur le marché local. Mais malgré cette baisse, les entrepreneurs de Goma ne sont pas en mesure de payer les aliments et services à ces prix réduits.
« La non-circulation de l’argent devient un véritable casse-tête. On ignore comment la situation sera résolue », poursuit Léa BISIMWA.
Un défenseur des droits humains présent à Goma appelle toutes les parties prenantes à mettre fin à cette guerre, soulignant que la population locale est victime depuis plusieurs années de souffrances multiples. Il qualifie la situation de « punition » pour les habitants de Goma.
Divine LUKOMBO