Les femmes de la capitale congolaise, véritables piliers de leurs foyers, jouent un rôle central dans les festivités de fin d’années en RDC en général et à Kinshasa en particulier.
Entre résilience, créativité et dévouement, elles savent transformer cette période festive marquée par des contraintes, en un moment de joie et de partage aux familles. Elles se battent dans tout le sens pour offrir de nouveaux habits à leurs enfants, surtout à ceux qui n’ont pas la chance d’avoir de nouveaux vêtements chaque fois. Ajoutez à cela, la nourriture et les sorties.
Les femmes, gardiennes des traditions familiales
Dans quelques communes populaires de la Ville de Kinshasa comme Ngiri-Ngiri et Kalamu par exemple ou nos reporters se sont rendus, les préparatifs de Noël ont commencé bien avant le 25 décembre. Malgré des revenus modestes, les mères de famille, avec détermination, ont veillé à maintenir les traditions. Habiller les enfants de vêtements neufs, préparer des repas festifs ou encore assister aux cultes religieux : autant d’efforts qui témoignent d’un attachement profond aux valeurs familiales et spirituelles.
« Nos enfants doivent ressentir l’esprit de Noël, peu importe nos difficultés. C’est une journée de joie, de partage et d’espoir », confie Brigitte Ngalaba, une habitante du quartier Kauka à Kalamu.
Une fête malgré les défis économiques et sociaux
À Ngiri-Ngiri comme à Kauka, la fête de Noël met également en lumière les défis auxquels les femmes sont confrontées. Avec des coupures d’électricité fréquentes, comme ce fut le cas à Kauka 3, beaucoup ont dû improviser pour maintenir l’esprit festif. Sans lumière ni moyens modernes pour conserver les aliments ou jouer de la musique, la fête s’est souvent déroulée dans l’obscurité, mais avec la même ferveur.
« Nous avons fêté dans le noir, mais cela ne nous a pas empêchés de nous réjouir. Nous avons écouté de la musique sur nos téléphones et les enfants ont profité de leurs nouveaux habits », raconte Chance Matu, une mère de famille.
Cependant, la réalité économique a pesé lourd sur les épaules des femmes.
Certaines n’ont pas pu offrir de nouveaux vêtements ou organiser des sorties pour leurs enfants, une tradition souvent associée à Noël. Cette année, beaucoup ont dû faire preuve de créativité pour compenser l’absence de moyens financiers, en valorisant des activités simples mais significatives, telles que des promenades ou des moments de partage en famille.
Les femmes, actrices de la résilience sociale
Au-delà des foyers, les femmes ont également marqué les rues et les espaces publics de leur présence. À Ngiri-Ngiri, les terrasses et bars ont accueilli des jeunes femmes venues célébrer entre amies, symbole d’une quête de liberté et de légèreté dans une société souvent marquée par les contraintes. Celles qui ne pouvaient pas s’offrir ces moments de détente se sont concentrées sur leurs familles, redoublant d’efforts pour offrir à leurs enfants une journée mémorable. « Même avec peu, nous avons partagé un verre de jus, mangé ensemble et pris des photos. Ce sont ces souvenirs qui comptent pour nos enfants », explique Dorcas, une habitante de Ngiri-Ngiri.
Noël une célébration sous le signe de l’espoir
Malgré les défis, Noël 2024 à Kinshasa a une fois de plus démontré la capacité des femmes à porter leurs familles et leurs communautés. Leur résilience face aux coupures de courant, à la cherté de la vie et aux pressions sociales montre qu’elles sont les véritables gardiennes de la joie et de l’espoir dans des contextes difficiles.
Dans une ville où les disparités économiques et sociales sont criantes, ces femmes incarnent une force de vie et une source d’inspiration. Que ce soit à travers leurs efforts pour perpétuer les traditions ou leur manière d’innover face aux défis, elles rappellent que Noël n’est pas seulement une question de moyens, mais avant tout une célébration de l’amour, du partage et de la foi.
Dorcas SAFI