Méthodes de Contraception : Focus sur la pillule

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La pilule est une des méthodes contraceptives féminines la plus utilisée dans le monde . Il existe différents types de pilules, mais toutes agissent via les hormones qu’elles contiennent.
Très efficaces si elles sont prises consciencieusement, mais, certaines pilules peuvent entraîner des effets secondaires plus ou moins lourds.
Seul un professionnel de santé peut déterminer la pilule la mieux adaptée à chaque cas.

Le docteur Dany MOTUAKO
Médecin Généraliste au Cabinet LE PRODI Médicale, à Kinshasa, nous a accordé une interview à ce sujet.

Docteur Dany MOTUAKO
Docteur Dany MOTUAKO

PourElle.Info : Quels sont les différents types de pilule ?

Dr Dany Motuako : On distingue deux grandes catégories de pilules, les pilules progestatives (PP) et les pilules combinées (PC). De nos jours, ces deux types de pilules ont une efficacité à environ 99%.
Les pilules progestatives ne contiennent que des progestatifs, hormones de synthèse dérivées de la progestérone. Parmi elles, certaines stoppent l’ovulation (il n’y a plus de règles) et d’autres non (les règles restent normales).
Les PP doivent être prises tous les jours à une heure fixe. Elles augmentent la densité de la glaire cervicale (les spermatozoïdes ne peuvent pas passer). Elles réduisent aussi l’épaisseur de la paroi utérine, ce qui empêche l’implantation d’un ovule fécondé.
La pilule du lendemain, à prendre de préférence dans les 12h après un rapport sexuel non protégé, fait partie des PP.

Les pilules combinées (PC) contiennent un progestatif et un œstrogène de synthèse.
On parle dans ce cas de pilule œstroprogestative. La première pilule œstroprogestative est apparue en 1955. Depuis, de nombreuses pilules différentes ont été mises sur le marché. On en dénombre aujourd’hui une cinquantaine.
En France, il existe des PC de 2e, 3e et 4e génération : les progestatifs et œstrogènes utilisés sont différents pour chaque génération. Ces pilules agissent de la même façon que les PP, si ce n’est qu’elles bloquent à coup sûr l’ovulation. Il est conseillé de prendre cette pilule tous les jours pendant 21 jours, avant de faire une pause de 7 jours. Cela entraîne l’apparition d’hémorragies de privation, similaires en apparence aux règles normales. Il faut ensuite reprendre la pilule pendant 21 jours.

PI : Quels sont les principaux effets secondaires de la pilule Progestative ?

Dr D.M : Les pilules progestatives n’ont que peu d’effets secondaires. Elles occasionnent la prise de poids, des règles irrégulières, des acnés et des migraines…Elles peuvent aussi favoriser la chute des cheveux.
Les pilules combinées peuvent par contre occasionner des problèmes plus graves, notamment celles de dernières générations. Il s’agit surtout de formation de caillots sanguins, d’où un risque de thrombose, d’embolie pulmonaire, de crise cardiaque ou encore d’accident vasculaire cérébral (AVC).
Toutefois, ces risques ne sont véritablement avérés que chez les femmes prédisposées, ayant eu des antécédents de thromboses veineuses elles-mêmes ou dans leur famille. La consommation de tabac, le surpoids, l’hypertension artérielle et les problèmes cardiaques sont d’autres facteurs de risques, déconseillant la prise des PC.

PI : Quel est le rôle de la pilule ?

Dr D.M : La pilule modifie les cycles hormonaux, permet de bloquer l’ovulation, la fécondation et donc d’éviter une grossesse.

PI : Pilule contraceptive oui, mais quels sont les risques liés à son utilisation ?

Dr D.M : Depuis 2012, il existe une controverse sur les effets de la pilule contraceptive et notamment sur les pilules de 3e et 4e génération qui seraient responsables de nombreux effets secondaires : prise de poids, problèmes de peau, mais aussi des problèmes beaucoup plus graves comme l’embolie pulmonaire, la phlébite ou le cancer. Ces derniers ne sont toutefois pas scientifiquement prouvés et la pilule reste un moyen de contraception très courant, généralement très bien accepté par l’organisme. Le bon fonctionnement de la pilule et son action contraceptive tiennent à chacune des pilules prises quotidiennement à une heure fixe. L’arrêt de la pilule même momentané fait immédiatement cesser l’effet contraceptif et expose donc à une grossesse. En cas d’oubli de prise de la pilule, il est donc nécessaire de continuer sa plaquette, mais de se protéger avec des méthodes de contraception complémentaires jusqu’à la fin du cycle pour pallier tout risque de grossesse non désirée.

PI : Quand faut-il commencer à prendre la pilule ?

Dr D.M : Dans certains cas de polyménorrhée associée à une algoménorrhée, après un rapport sexuel non protégé ou en cas d’accident de contraception devant certaines formes d’acné et aussi prévention de cancer ovarien, endométrial et colique.

PI : Dans quel cas ne faut-il pas prendre la pilule ?

Je ne dirai pas qu’il ne faut pas les prendre mais il faudra que l’indication de la prise soit bien spécifique et que cela se fasse sous couverture médicale.

PI : La pilule bloque-t-elle l’ovulation ?
Retarde-t-elle les règles?

Dr D.M : Exactement, elle inhibe l’ovulation.
Elle ne l’inhibe pas pour un long moment (le délai n’est pas spécifique); raison pour laquelle il faudra la prendre sur avis médical (l’idéal). Notez que l’ovulation ne se fait qu’une fois par mois.
Étant donné qu’il y a l’absence de l’ovulation , donc y’a aussi absence des règles.

PI : Est-ce que la pilule rend stérile ?

Dr D.M : Ça c’est un mythe, il n’y a aucun rapport. La pilule ne peut en aucun cas rendre une femme stérile.

Christelle Gibemba

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