Maltraitance des femmes enceintes par les sages femmes : Grâce Mbongi dénonce et regrette l’absence de loi

Grâce Monde

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Beaucoup de femmes sont victimes de mauvais traitements pendant leurs accouchements dans des établissements de santé en Afrique selon une nouvelle étude de l’Organisation Mondiale de la santé (OMS).

Cette situation est également vécue en République Démocratique du Congo, pays d’Afrique Centrale. 

La plupart des victimes de cette pratique condamnable sont les jeunes femmes et les femmes moins instruites. Ces dernières subissent de mauvais traitements, notamment des violences physiques et verbales, de stigmatisation et de discrimination, de procédures médicales effectuées sans leur consentement, de recours à la force pendant le processus d’accouchement, des abandons ou des négligences de la part des sages-femmes.

La rédaction du premier média des femmes en RDC a interrogé à ce sujet Grâce Mbongi Umek, présidente de la “Fondation Grâce Monde” qui milite pour la gratuité des soins de la maternité en RDC. Elle condamne cette pratique mais regrette tout de même l’absence de loi dans ce domaine.

Pourelle.info : Grâce Mbongi Umek beaucoup de femmes enceintes se plaignent du traitement leur infligé par les sages femmes pendant le travail pour l’accouchement. Certaines reçoivent des insultent de la part de ces femmes, surtout lorsqu’elles ne sont pas propres.

Que diriez-vous face à cette situation ?

Grâce Mbongi Umek : Il faut bien sûr dénoncer la maltraitance de la femme qui vient pour accoucher, c’est un acte à condamner. Mais malheureusement aucun texte légal ne prévoit des sanctions face à cela. Ce qui me pousse à dire que dans notre pays la législation n’est pas faite pour les femmes. Ce sont des choses que nous pourrions changer un jour si Dieu le permet, avec la “Fondation Grâce Monde”. Et donc cette pratique n’est pas normale et c’est même grave car il n’y a jusque là en RDC aucune loi qui protège la femme enceinte et qui lui donne des droits face à cette attitude des sages femmes.

P.I : Cette situation est fréquente dans les hôpitaux publics et les centres de santé dans les quartiers, comment mettre fin à ce comportement ?

G.M.U : Il faut voir les causes de cette pratique. Il y a notamment l’aspect propreté. Le fait qu’une femme enceinte est sale, c’est une forme de violence vis-à-vis de la sage-femme, cela veut dire que les femmes enceintes ont aussi leur part de responsabilité. Elles ont aussi des devoirs notamment celui d’être propre pour ne pas mettre mal à l’aise la sage femme qui est là pour l’aider à accoucher et non pour ramasser ses déchets, ses saletés ou avaler ses mauvaises odeurs. Cela veut dire que dans les deux cas, les deux personnes doivent respecter la règle. Et les deux ne sont protégés par aucun texte légal, d’où l’importance de mon livre qui prône une loi sur les soins de l’accouchement.

P.I : C’est une forme de violences. Alors Comment ces femmes victime peuvent-elles dénoncer ?

G.M.U : Elles ne peuvent pas dénoncer parce qu’il n’y a pas assez de structure ni loi qui protège et la femme enceinte et la sage-femme. Donc sur ce il faut améliorer les choses. La “Fondation Grâce Monde” fait des propositions pour changer les choses aussi bien chez la sage femme que chez la femme enceinte. Et il y a une autre chose très importante c’est la formation des sages-femmes. Ces dernières ne sont pas assez formées et même recyclées. Ce n’est pas normal. Ceci est un signe d’abandon de l’État congolais. L’État doit prendre les choses en main et les Sages femmes doivent accepter d’être formées et recyclées pour être à niveau. Un autre point important, c’est le salaire. La sage-femme doit être correctement payée c’est-à-dire qu’elle doit pouvoir vivre de son métier et non survivre. Donc elle est violentée 2 fois : manque de formation et suivi, ainsi qu’un salaire misérable. Une chose que la “Fondation Grâce Monde” dénonce.

P.I : Quelles sont les sanctions qui peuvent être imposés à ce genre de sages-femmes ?

G.M.U : Pour moi la sanction ne peut être infligée ni à la sage-femme ni à la femme enceinte, mais plutôt contre le gouvernement congolais.

P.I. : Quelle attitude doit avoir une sage-femme pour mettre à l’aise celles qui viennent accoucher ?

G.M.U : Que peut faire la sage femme qui est violentée, à part se protéger. Je ne vois pas ce qu’elle peut faire d’autres, c’est comme si on leur demandait d’accepter cette saleté donc non, je ne dirai pas que la sage femme doit faire quelque chose pour mettre à l’aise cette femme qui n’est pas venue dans les normes requises. Car une femme qui vient accoucher on lui explique dans quel état elle doit venir à l’hôpital. La sage-femme n’a rien d’autre à faire à part son travail. Si elle est une femme de tempérament doux elle va donner des conseils, mais si elle est de tempérament chaud elle va la violenter.

Grâce Mbongi Umek conclut en faisant savoir que si la femme enceinte est propre et qu’il y a des mauvaises paroles contre elle là la faute sera imputée à la sage-femme.

Dave Ngonde

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