Accueil Société L’État belge condamné par la cour d’appel de Bruxelles pour enlèvement des enfants métis à l’époque de l’État indépendant du Congo

L’État belge condamné par la cour d’appel de Bruxelles pour enlèvement des enfants métis à l’époque de l’État indépendant du Congo

La Belgique a reconnu ses crimes ce lundi 2 décembre devant la cour d’appel de Bruxelles, crimes commis contre les enfants métis enlevés à l’État indépendant du Congo. La justice a condamné l’État belge à indemniser cinq femmes métisses : Simone NGALULA, Noëlle VERBEKEN, Monique BITU BINGI, Léa TARVARES MUJINGA et Marie-Josée LOSHI.

La cour d’appel a établi que ces cinq femmes ont été arrachées de force à leur mère avant l’âge de sept ans par l’État belge, en exécution d’un plan de recherche et d’enlèvement systématique des enfants nés d’une mère noire et d’un père blanc. D’une part, la cour d’appel de Bruxelles a qualifié ces enlèvements « d’actes inhumains et de persécution constitutifs de crimes contre l’humanité en vertu des principes de droit international ». 

D’autre part, la même cour a condamné l’État belge à dédommager le préjudice moral des appelantes résultant « de la perte de leur lien avec leur mère et de l’atteinte à leur identité et à leur lien avec leur milieu d’origine ».

Simone NGALULA, Noëlle VERBEKEN, Monique BITU BINGI, Léa TARVARES MUJINGA et Marie-Josée LOSHI sont nées au Congo entre 1946 et 1950. Elles ont été victimes de cette politique raciale d’enlèvement. Ces dames étaient autrefois considérées comme les enfants de la honte et du péché. Entre 1948 et 1961, l’État belge avait donné l’ordre de les enlever à leur famille biologique le plus tôt possible afin de les confier à des institutions religieuses. Arrachées à leurs familles, les pistes ont ensuite été brouillées pour qu’elles ne puissent plus retrouver leurs proches. Leur nom était changé et elles étaient déplacées dans d’autres régions du pays.

Il est à rappeler qu’en 2019, le Premier ministre Charles Michel avait demandé pardon à ces enfants devenus mères devant le parlement belge, mais cela n’a pas convaincu les dames. C’est en 2021 que ces dernières ont saisi la cour d’appel pour cette affaire afin d’obtenir gain de cause. Trois ans plus tard, soit en 2024, l’État belge a été reconnu coupable et doit indemniser ces enfants enlevés.

Christelle LABU

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