Aujourd’hui en République Démocratique du Congo, il y a un grand nombre d’artistes musiciens, qui ont réussi à s’imposer musicalement. Nous nous sommes posés la question de savoir s’ils sont tous passé par une école de musique ou ils(elles) sont formés dans le tas. Autre question que nous nous posons et qui va dans la même veine ‹‹faudra-t-il obligatoirement faire les études universitaires pour devenir un bon artiste musicien? ››
À cet effet, le média féminin de référence en Afrique a échangé avec Lydie MAKIELEKA KIESE, artiste musicienne talentueuse évoluant dans le gospel. La chanteuse congolaise nous a apporté quelques précisions de taille sur ce sujet. Elle a aussi expliqué en quelques lignes son avènement dans ce secteur. Voici l’intégralité de notre échange.
POURELLE.INFO : Comment devenir une artiste musicienne ? Quelles sont les démarches à suivre ?
Lydie MAKIELEKA KIESE : Bien que l’art soit inné, on ne parachute pas dans l’univers musical. Voici quelques éléments à prendre en compte lorsqu’on veut devenir musicien, et il y en a beaucoup mais je peux vous énumérer que quelques-uns :
– Apprendre à chanter ou jouer à un instrument de musique ;
– créer son univers musical ( choisir le style qui vous inspire le plus, avec lequel vous êtes aussi à l’aise et que vous aimez ) ;
– Écrire ses chansons, à défaut associer les paroliers et des musiciens qui peuvent vous aider dans la composition et les arrangeurs (la direction artistique), parce qu’il y a une nette différence entre auteur et compositeur;
– Créer une image qui vous identifie ( look : coiffure, style vestimentaire, un contenu authentique et propre à vous) , l’attitude aussi distingue un artiste de l’autre;
– Bâtir un réseau ( groupe des managers, bookers, votre présence en ligne ), fans base, etc.
POURELLE.INFO : L’amoureuse de la musique qui n’a pas eu la chance de faire des études universitaires, n’a pas le droit de devenir artiste musicienne ?

Lydie MAKIELEKA KIESE : Tout celui qui a un véritable talent, a le droit de devenir artiste musicien. Les études sont importantes, mais il faudrait partir d’un talent. D’ailleurs, on ne se forme pas seulement à l’université. Il y a des chorales, des orchestres qui sont de véritables écoles qui engendrent de très bons musiciens. Toutefois, les études universitaires contribuent à l’épanouissement d’une carrière, mais elles ne sont pas une condition sine qua none pour avoir du succès et ne donnent pas non plus le droit de devenir artiste musicien !
POURELLE.INFO : Parlez-nous de votre expérience personnelle , comment avez-vous fait pour vous imposer en tant qu’artiste musicienne dans le gospel ?
Lydie MAKIELEKA KIESE : Personnellement, je n’ai pas appris la musique dans une université parce que j’ai fait des études de médecine. La musique étant une passion, je l’ai commencé à la maison, ma tante était choriste à l’église néo apostolique, c’est elle qui m’a challengé, je l’ai beaucoup écouté chanté et je l’imitais jusqu’à rejoindre la chorale de mon église qui était également une véritable école de formation pour moi. J’ai appris peut être sans le savoir auprès des grands en les côtoyant, puisque je ne voulais pas être profane , je voulais comprendre ce que je faisais, je me suis inscrite à différentes formations vocales et de guitare, par dessus tout , j’ai beaucoup appris en observant et en écoutant les grands et c’est très important, il faut comprendre et savoir ce que l’on fait !
POURELLE.INFO : Quel message lancez-vous aux personnes qui ont le talent mais n’ont pas eu la chance d’acquérir les connaissances musicales à l’université ?

Lydie MAKIELEKA KIESE : Ayez foi en votre talent. Considérez votre chorale, orchestre comme une université, ayez donc l’intérêt d’apprendre partout, à tout moment. Tissez des liens forts avec des gens qui peuvent vous propulser, attachez-vous à des structures, c’est important.

Sachez que, pour donner une preuve des propos de notre interviewée Lydie MAKIELEKA KIESE, la légendaire et défunte chanteuse congolaise Marie MISAMU est l’un des modèles d’une bonne carrière sans un grand cursus universitaire dans la musique. Elle avait commencé à chanter dès l’âge de 11 ans. Après l’école, ses amis se réunissaient autour d’elle pour l’entendre chanter. Marie MISAMU a développé ensuite le style gospel aux côtés de l’évangéliste DEBABA auprès de qui elle a participé à l’album de ce dernier intitulé MUSAMALIYA. C’est avec cet album que Marie MISAMU commença à se faire un nom et connut le succès.
Ézéchiel NGAMANIA