Leçons à tirer de l’échec des candidatures féminines aux élections de 2023 en RDC : Les Étudiants de l’UCC éclairés par Joëlle BILE et autres conférenciers

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Il s’est tenu le lundi 29 janvier 2024, dans la salle de la bibliothèque de l’Université Catholique du Congo, à Kinshasa, campus de LIMETE, une matinée scientifique sur « les leçons à tirer des élections de décembre 2023 en République Démocratique du Congo notamment l’échec de nombreuses candidatures féminines ».

Cette conférence qui avait comme thème “Enjeux et défis des candidatures féminines aux élections” a connu l’intervention de plusieurs conférenciers.

Le mot de circonstance a été dit par le doyen de l’UCC, Albert MALUKISA, qui a salué la présence de tout un chacun à ces assises.

Le Révérend Éric NSENGA, Pasteur Protestant, Aumônier Universitaire, Porte-Parole de l’ECC, Secrétaire Général de la CJPSE-ECC, et Coordonnateur National du CSCJT-RDC a axé son intervention sur trois postulats : le déroulement des élections, le cadre juridique et l’administration électorale:

‹‹ En premier lieu, l’intérêt d’avoir les élections dans notre pays ne dépend pas des humeurs des politiciens mais c’est un consensus national qui constitue un pacte politique. Quand nous comprendrons que les élections dans notre pays ne consistent pas à harmoniser les arrangements politiques en vue de reconnaître déjà à priori le gagnant, mais que ces dernières seraient la voie de consacrer le respect de la volonté du souverain primaire, cela nous aiderait dans une prise de position peut importe qui nous sommes. En ce qui concerne le cadre juridique, les articles 12 et 13 de la loi électorale consacrent le rôle des parties prenantes de mettre en place la CENI. La mise en place de cette dernière est intervenue dans un contexte de contradiction controversé et est intervenue un peu en retard, c’est ce qui a impacté son calendrier d’activité et n’a pas permis à la CENI de faire certaines choses avec beaucoup d’aisance. Il y a eu beaucoup des difficultés premièrement en ce qui concerne le mode d’enrôlement, certains électeurs sont allés voter sans que leur noms soient sur la liste ou encore parce que la carte était incapable de prouver leurs identités. Sur le point administratif, il n y a pas eu un acte administratif portant publication des listes des électeurs, il n y a pas eu une décision portant un acte administratif sur la cartographie électorale et la conséquence était la présence des bureaux fictifs. Il n’y a pas eu un plan de déploiement de matériel des élections à savoir des machines électroniques, et nous avons été surpris jusqu’à ce jour que certaines machines n’ont toujours pas été quantifiable. Le non respect de l’article 53 de la loi électorale qui veut que les élections se fassent en un jour partout et au même moment allant de 6 heures à 18 heures un jour férié ou un dimanche, afin que tout citoyen aille la possibilité de voter. En conclusion, nous avons fait une analyse sur la crédibilité du processus car lorsqu’une mission d’observation travaille, elle ne s’arrête pas qu’aux résultats du présidentiel ou du législatif, mais elle s’intéresse d’abord à vérifier la crédibilité du scrutin, donc du processus ››, a fait savoir le révérend Éric NSENGA.

Joëlle BILE, candidate malheureuse aux élections du 20 décembre 2023, conférencière internationale, Femme entrepreneure, administrateur à la Fédération des Entreprises au Congo et directrice générale du cabinet du conseil appelé agence FCAP, a parlé des “enjeux et défis des candidatures féminines aux élections”. En tant que femme, elle a donné son propre exemple sur les défis que rencontre la gent féminine en politique et a encouragé les étudiantes en science politique de croire en leurs rêves et de faire la politique autrement :

‹‹ En règle générale, nous fonctionnons depuis toujours d’une manière imaginaire que la politique est faite pour les hommes, nous avons exclusivement grandi avec un leadership masculin et c’est ce qui fait que la femme ne s’imagine pas en tant que leader, tels en sont les défis. En ce qui me concerne, j’ai trouvé que la candidature au niveau de la présidence était celle qui me convenait le mieux.

Premièrement, l’enjeu en tant que femme candidate est déjà le meilleur moyen, l’accès par excellence pour pouvoir entrer dans la sphère publique, politique, et civile, aussi de pouvoir gérer d’une certaine manière les questions de l’Etat et participer à la décision inclusive.

Deuxièmement, c’est une occasion de respecter la constitution et ceci donne la possibilité de pouvoir avoir une parité respectée tel que nous le consacre notre constitution en son article 14. Donc j’ai fait de mon mieux pour me retrouver dans ce postulat et j’en suis fière. L’amélioration que j’aurai aimé apporter si j’en avais la possibilité est que la loi électorale mette une limite certaine sur le nombre des candidats, et faire en sorte que les candidatures féminines soient en maximum privilégiées et qu’elles tiennent compte des compétences des personnes qui les portent. La deuxième serait sur la durée de la campagne électorale, et enfin s’assurer des mesures de protection sérieuse. C’est vrai que les femmes sont très peu présentes dans les partis politiques, car ces derniers ne leur donnent pas un poste qui cadre avec leurs compétences, mais il ne faut pas baisser les bras, il faut se battre. Je pense que le Président de la République qui est fier de dire qu’il est le champion de la masculinité positive aura donc à corriger lors de la constitution future de son équipe, en plaçant non pas dans des postes périphériques mais dans des postes des décisions réelles des femmes qui ont des compétences et qui pourront changer la donne de notre paysage politique ››, a dit Joëlle BILE.

À la fin de ces assises, Eunice SIMISI MALOBA, étudiante à l’université catholique du Congo en deuxième licence science politique a fait savoir que cette matinée scientifique a été très pertinente :

‹‹ En tant qu’individu, je ne pouvais pas avoir accès à toutes les informations sur le déroulement des élections, et lorsque nous écoutons toutes ces personnes très honorables par rapport à leurs qualités professionnelles, nous avons une idée assez précise sur tout ce qui s’est passé durant le processus ››, a déclaré Eunice SIMISI MALOBA.

Joelle MOGBEKUMA

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