Dans la nuit du 1er au 2 septembre 2024, à Kinshasa, plus de 200 femmes ont été violées par une vague de 700 prisonniers au Centre Pénitentiaire et de Rééducation de Kinshasa (ex Prison de Makala ), dans capitale de la République Démocratique du Congo.
C’est au sein du pavillon 9, l’un des 11 pavillons existant dans la grande prison de Kinshasa, construite en 1957, où sont incarcérées les prisonnières que la tragédie, désormais gravée dans la mémoire des femmes prisonnières, a eu lieu.
Plusieurs femmes, qu’elles soient jeunes filles, jeunes mamans ou personnes de 3e âge, se sont retrouvées sans défense, livrées au beau plaisir de leurs bourreaux, armés de machettes et torches, en plein milieu de la nuit dans leur bâtiment. Implorant la pitié de leurs bourreaux, qui n’est pas venue, ces détenues et prisonnières ont simplement vécu l’enfer.
Quelques rescapées de cette tragédie, ont pris le courage et ont décidé de relater le cauchemar vécu cette nuit au CPRK :
« Pendant que nous dormions, nous avons entendu un coup sur la porte! Les garçons ont cassé la porte et sont entrés avec des machettes, des couteaux et des barres de fer, nous pensions qu’ils venaient nous aider mais nous les avons vus tout nu, et certains avec des sous culottes. immédiatement ils ont commencé à nous demander de l’argent, si vous en avez pas ils enlèvent de force tes vêtements et moi, j’avais de l’argent, je leur ai donné, ils l’ont pris. Mais juste après avoir pris l’argent, ils m’ont encore violée. Il y avait 7 personnes sur moi. J’ai pleuré, je leur ai demandé de me laisser parce que j’avais mal, mais qui pour m’entendre, certains m’ont même inséré le sexe dans les oreilles, je ne peux pas l’oublier de toute ma vie », a relaté une détenue.
Une autre a raconté que ces prisonniers violeurs n’ont pas tenu compte des menstruations de certaines prisonnières :
« C’était comme si un voleur pénétrait par effraction dans une maison. Il y avait au moins 700 personnes. J’ai commencé à avoir peur jusqu’à ce que je les voit venir devant moi. Ils m’ont demandé de l’argent, j’ai dit que je n’en avais pas, on m’a immédiatement envoyé au lit, ils m’ont enlevé mes vêtements et ont commencé à me violer à l’anus et au vagin. J’ai pleuré, je les ai supplié mais rien, ils ont fait ça même si tu étais en période de règles, ils t’enlèvent ta serviette hygiénique…l’intervention est arrivée à 6h du matin. À ce jour, je garde le pantalon, le slip sur lequel j’ai été violée. Si je sors de cette prison, je me vengerai par la justice, sinon, par tous les moyens possibles», dit-elle.
Notez qu’un procès est en cours dans ce dossier de viols enregistrés au CPRK dans la nuit du 1er au 2 septembre 2024. Plusieurs détenus et prisonniers hommes identifiés comme les violeurs durant cette nuit font face à la justice congolaise. Et selon certains avocats et avocates consultées par le média Pourelle.info, ces femmes détenues et prisonnières violées durant cette sordide nuit du 2 septembre 2024 ont le droit de porter plainte contre l’État congolais qui a le devoir de les protéger en prison.
Aggée CHUGA