La journaliste et blogueuse Yanne MBIYAVANGA a accordé une interview exclusive au média féminin de référence POURELLE.INFO sur l’évolution de la radio en République Démocratique du Congo. Elle a évoqué l’impact de la radio, son rôle crucial, surtout dans les zones rurales, mais aussi les défis auxquels elle fait face avec l’émergence des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Yanne MBIYAVANGA a également abordé le rôle de la femme journaliste dans la pérennisation de ce média en RDC et la place qu’elle occupe dans l’univers radiophonique.

POURELLE.INFO : Comment évaluez-vous l’évolution de la radio en République Démocratique du Congo ?
Yanne MBIYAVANGA : La radio est un média de plus en plus utilisé en RDC et, contrairement à d’autres canaux, c’est le seul qui touche les personnes dans les milieux sociaux les plus reculés.
POURELLE.INFO : Avec l’évolution technologique, pensez-vous que la radio peut faire face aux nouvelles technologies de l’information et de la communication ?
Yanne MBIYAVANGA : Cela dépend des secteurs. Dans le secteur urbain, je ne le pense pas. Déjà aujourd’hui, il est de plus en plus difficile d’entendre la radio en dehors des véhicules dans les zones urbaines. Mais pour ce qui est du secteur rural, la radio a encore un avenir grâce au manque d’énergie permanente et stable, car qui dit technologie dit énergie.
POURELLE.INFO : En termes de représentativité, quelle place occupe la femme journaliste congolaise dans la sphère radiophonique ?
Yanne MBIYAVANGA : La femme congolaise n’est pas assez représentée dans l’exercice de la radio. Si elle l’est, c’est souvent pour de mauvaises raisons, des clichés ou des pratiques inappropriées.
POURELLE.INFO : La radio est petit à petit menacée de disparition avec l’évolution des NTIC. Comment la femme journaliste congolaise peut-elle participer à sa pérennisation ?
Yanne MBIYAVANGA : En donnant la parole à ceux et celles qui n’en ont pas, la radio continuera à se pérenniser.

POURELLE.INFO : Pensez-vous que la radio est très suivie par les Congolais en ce moment ?
Yanne MBIYAVANGA : Oui, en effet, la radio est toujours suivie car, dans plusieurs territoires reculés de la RDC, elle reste le seul canal d’information. Avec des piles et une antenne, on peut recevoir des informations, contrairement aux personnes vivant dans des milieux plus développés que les milieux ruraux.
Cette jeune blogueuse a déploré le fait que les autorités ne mettent pas suffisamment de moyens pour promouvoir la radio nationale de la RTNC, censée être opérationnelle sur toute l’étendue du territoire national.
Yanne MBIYAVANGA exhorte également d’autres femmes journalistes à choisir la radio pour faire carrière et non seulement la télévision.
Divine LUKOMBO