Une culture de paix ne peut se construire que dans un espace où tout le monde a le droit d’utiliser sa langue maternelle pleinement et librement dans toutes les différentes circonstances de la vie.
Le 21 février de chaque année le monde célèbre la journée internationale de la langue maternelle. C’est en 1999 que l’UNESCO a déclaré ce jour Journée Internationale de la Langue Maternelle. Et à l’occasion de cette journée, le premier média des femmes en RDC a interrogé quelques parents et une experte de l’éducation pour en savoir plus sur la place des langues maternelles dans la société congolaise.
Murphy Muanda mère de famille décrit l’importance de la langue maternelle .

« La langue maternelle est très importante dans nos vies. Nulle part dans les pays occidentaux tu trouveras un parent apprendre à son enfant nos langues dont le lingala, le Kikongo, le Tshiluba, le swahili, et autres , mais nous forçons nos enfants à parler le français, ce qui n’est pas mauvais mais nous perdons notre identité, nos sources, alors que nous devons garder nos cultures, parce que en cas de problème qui nécessite une discrétion tu peux signaler quelque chose à l’enfant avec la langue maternelle et se sauver. C’est pour dire que les langues maternelles sont très importantes », a-t-elle dit.
Dorcas Kuedituka, mère de famille aussi, affirme de son côté que toutes les langues sont importantes mais la langue maternelle nous permet de communiquer sans pour qu’une personne inconnue ou suspecte écoute.

Pour sa part, Plamedie Mbuwa, jeune juriste congolaise, le fait de parler français ne peut pas empêcher de parler sa langue locale : « Le français nous aide à communiquer avec le monde extérieur et professionnel. Mais quand nous sommes entre nous Congolais, je ne vois pas pourquoi interdire aux enfants nos langues locales dans la mesure où les enfants ont un cerveau leur permettant d’apprendre plusieurs langues et d’acquérir plusieurs connaissances », a-t-elle dit.
Avis d’une experte à présent. Lydia Kahasha, agent au ministère de l’enseignement primaire, secondaire et technique, EPST, à la direction de l’orientation scolaire et professionnelle a noté que toutes les langues sont importantes mais l’interdiction de certains parents à leurs enfants de parler les langues locales en faveur du français peut être considéré comme un complexe :

« Oui, avec la langue française l’enfant a un accès à la vie éducationnelle, dans le milieu professionnel etc.mais la langue maternelle aussi permet à l’enfant de se familiariser avec son milieu de vie, de s’épanouir et de communiquer facilement dans le milieu auquel il se trouve. La langue maternelle permet aussi à l’enfant de transmettre le message facilement », a-t-elle souligné.
Retenons que l’Institut International du Théâtre soutient la résolution de l’UNESCO qui affirme que la reconnaissance et le respect pour la diversité culturelle dans le domaine du langage inspirent une solidarité basée sur la compréhension, la tolérance et le dialogue, et que toute action qui favorise l’utilisation des langues maternelles sert non seulement à encourager la diversité linguistique et l’éducation multilingue mais nous sensibilise davantage à la multiplicité des traditions linguistiques et culturelles dans le monde.
Grâce Ngoma