Journée de la Femme Africaine : Les violences faites contre les femmes en Afrique sont en progression

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Chaque année les violences physiques font 1,5 million de morts dans le monde. Elles sont responsables d’environ 7% de décès chez les femmes. L’Organisation Mondiale de la Santé estime que 36,6% des femmes en Afrique ont subi des actes de violence physique et/ou sexuelle commis par un partenaire intime. Ainsi il en résulte des problèmes de santé physique, mentale ou sexuelle immédiats ou à long terme.

Dans certains pays d’Afrique, la prévalence de la violence sexuelle dans les périodes de conflit et post-conflit varie de 3,4 à 29,5%, fait savoir un rapport annuel  de l’Organisation Des Nations-Unies.

L’ONU a instauré la Journée Internationale consacrée aux violences faites aux femmes en 1999, 20 ans après l’établissement de la Convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. En 2007, 179 pays ont rejoint la convention, mais seuls 89 ont promulgué des lois interdisant expressément la violence familiale, et seuls 90 ont mis en place une législation contre le harcèlement sexuel.

Force est de constater que l’existence d’un arsenal législatif dans un pays ne garantit pas son application. En Afrique, seul l’Afrique du Sud s’est doté des lois nécessaires pour réprimer la violence contre les femmes. Mais, selon le rapport du Réseau des Femmes Elues Locales d’Afrique (REFELA), le pays « se caractérise par un taux hors norme de violence ».

Le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) et l’“ONU Femmes” se sont doté d’une base de données pour répertorier l’état des violences faites aux femmes dans le monde. Elle donne un état des lieux parcellaire de la situation car les statistiques ne sont pas disponibles pour tous les pays.

La définition même de la violence diffère selon les pays. L’organisme onusien déplore des lacunes « sur certaines formes de violence comme le féminicide, le harcèlement sexuel et la violence en ligne ».

L’ONU Femmes prend en considération les violences physiques, sexuelles, et domestiques. L’organisme considère aussi les mariages précoces et les mutilations sexuelles comme des violences faites aux femmes.

C’est ainsi qu’en 2020, l’Afrique subsaharienne a enregistré le plus grand nombre de mariages d’enfants : plus d’une femme sur trois de la tranche d’âge entre 20-24 ans y a été mariée avant ses 18 ans. ‹‹ Le mariage des mineures entraîne des grossesses précoces et un isolement social, il interrompt leur scolarité et il les expose davantage au risque de subir des violences domestiques ››, a souligné l’ONU.

Le Réseau des Femmes Elues Locales d’Afrique (REFELA) dans un rapport (fondé sur les chiffres de l’OMS) publié en 2018 constatait qu’en Afrique de l’Ouest, plus de 40% des femmes sont victimes de violences et 65% le sont en Afrique Centrale.

La plupart des victimes ne portent pas plainte, peut-être parce qu’elles ne savent ni lire ni écrire estiment les experts : ‹‹ Une femme sur deux en Afrique subsaharienne n’ayant pas accès à une scolarisation de base, la connaissance de leurs droits se trouve être compliquée ››.

Une autre forme de violence est constituée par le harcèlement de rue qui concerne 40 à 60% des femmes en Afrique du Nord. Les violences faites aux femmes africaines varient donc selon les pays. La situation est très différente en fonction des pays. L’Afrique du Sud a un taux élevé de viol et de féminicides (selon un rapport de 2017).

Au Mozambique, ce sont les femmes pauvres habitant les zones rurales qui sont les plus sujettes aux violences. Plus de la moitié des Mozambicaines (55%) ont été victimes au moins une fois dans leur vie de violences physiques ou sexuelles de la part d’un partenaire ou un inconnu.

Au Mali, 91% des femmes sont excisées et 55% des femmes sont mariées avant l’âge de 18 ans. Par ailleurs 38% des femmes subissent des violences physiques de la part de leurs conjoints.

Notez que les Etats d’Afrique possédant les plus fortes proportions de femmes victimes de violences physiques /sexuelle sont le Sénégal, l’Ethiopie, la Guinée Équatoriale, l’Ouganda, et le Cameroun.

Les pays du continent ayant les plus faibles proportions sont l’Afrique du Sud, les Comores, le Burkina Faso, le Cap-Vert, et le Nigeria.

Notez que la violence faite aux femmes est punissable par les lois dans ces différents pays africains.

Christian Mukaya

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