Sous une température clémente, le marché Zigida, situé dans la commune de Kinshasa grouille de monde. Partout, des vendeuses et vendeurs s’activent, cherchant à gagner leur pain quotidien. Entre les étals de poivrons, de gingembre, de tomates, de ciboulettes et de piments, en accédant à la grande porte de ce marché, on aperçoit Ida KISITA MARTHA, une vendeuse d’oignons d’une quarantaine d’années.

Confortablement installé à son petit stand, elle dispose avec soin ses sacs d’oignons rouges et jaunes, accueillant chaque client avec un sourire, malgré la fatigue du déchargement de la marchandise, visible sur son visage.

« Cela fait 15 ans que je vends des oignons ici. Ce n’est pas facile, mais c’est grâce à cette activité que je nourris mes enfants et que je les envoie à l’école », nous a-t-elle confié.
Comme beaucoup de femmes du marché, Ida KISITA se lève dès les premières heures de la journée pour aller chercher sa marchandise, qui provient de différentes régions de l’Afrique Centrale : la province du Kongo Central en RDC, l’Angola précisément Lufu, le Cameroun ou encore le Congo-Brazzaville.
« Chaque pays a sa saison de disponibilité de cet ingrédient : l’oignon du Cameroun est disponible d’octobre à février, celui de Lufu en Angola à partir du mois de mars, tandis que l’oignon de la RDCongo arrive sur le marché en août », explique-t-elle.
Cependant, le prix du sac de 48 kg d’oignons que vend Ida KISITA varie entre 80.000 et 140.000 francs congolais, tout dépend de la provenance et du stock que l’on dispose sur le marché.
Les journées au marché Zigida sont rythmées par les allers-retours des clients, les négociations sur les prix et les conditions de vente parfois difficiles. « Nous vendons dans un lieu peu salubre , malgré les taxes que nous payons », déplore Ida KISITA.

À l’occasion du 8 mars, journée internationale des droits des femmes, Ida KISITA MARTHA lance un message fort à l’endroit des femmes : « Les femmes doivent se lever et soutenir les hommes. Même si l’homme est le pilier de la famille, la femme doit contribuer, même en ne vendant que de l’eau, elle ne doit pas rester à la maison sans rien faire », exhorte-t-elle.
Alors que des célébrations ont lieu à plusieurs endroits de la ville de Kinshasa et de la RDC, Ida KISITA est elle, comme toujours, au travail. « Nous, les femmes du marché, nous ne pouvons pas nous permettre de fermer nos étals. Si je ne vends pas aujourd’hui, c’est un jour sans revenu », explique-t-elle.

Cependant, elle reconnaît l’importance de cette journée du 08 mars, consacrée à la reconnaissance des droits des femmes.
À quelques mètres de Ida KISITA, d’autres vendeuses échangent tout en servant leurs clients. Elles partagent les mêmes défis : des prix qui fluctuent, la fatigue, mais aussi une solidarité inébranlable.
À la tombée du jour, le marché commence à se vider. Ida KISITA MARTHA range ses invendus et compte ses gains. Une journée de plus, un combat quotidien, mais toujours avec espoir.
En cette journée dédiée aux femmes, Ida KISITA et tant d’autres illustrent la force et la détermination de celles qui, dans l’ombre, font vivre l’économie locale et nourrissent des familles entières.
Vive les femmes.
Grâce NGOMA