Grâce Emie KUTINO se retrouve au centre d’une controverse après avoir réagi à l’interview de l’ancien président de la République Démocratique du Congo, Joseph KABILA, diffusée le samedi 22 février 2025. Fille du pasteur Fernando KUTINO et membre de l’Église Armée de Victoire, elle a fait l’objet de vives critiques sur le réseau social X après avoir remis en question les propos de l’ex-chef d’État, qui a évoqué la “démocratie” sous son règne lors de cette sortie médiatique.
En réaction aux déclarations de Joseph KABILA, Grâce Emie KUTINO a publié sur X un message dans lequel elle exprime les souffrances vécues par son père, arrêté sous ce régime : « Si c’est sur de tels critères que repose son jugement sur ce régime, alors c’est une honte absolue. Mille fois, j’aurais préféré que mon père, Fernando KUTINO, soit incarcéré sous ce régime plutôt que l’autre. Torturé, frappé dans sa cellule, humilié… Il a résisté, prié, espéré. Mais combien de souffrances un corps peut-il endurer ? Un AVC en prison. Une hospitalisation sous étroite surveillance. Malgré nos supplications, un refus catégorique de le laisser aller se faire soigner à l’étranger… Un an enfermé dans un hôpital, sous surveillance constante, avant qu’on ne veuille finalement son exil en France, dernier espoir d’un miracle… Le verdict médical est impitoyable : trop tard. Trop tard pour réparer. Trop tard pour rattraper. Trop tard pour espérer. Aujourd’hui, paralysé à jamais, il porte à vie les séquelles de leur régime. Certains ont la mémoire courte. Mais nous, nous n’oublierons jamais. Pfffff. »
Cette publication a suscité de vives réactions parmi les internautes sur X. Certains ont interprété ses propos comme empreints de « haine », notamment en raison de son statut de servante de Dieu.
Parmi les réactions, on retrouve celle de Grace TSHIAMALA, qui écrit :
« Une servante de Dieu n’éprouve pas de haine de cette manière ! »
Dz Kbd ajouta : « La raison de l’arrestation de son père est connue, et elle veut le faire passer pour un ange. Cependant, il devrait donc être jugé sur les charges retenues contre lui. »
Emile EKONDA renchérit : « Les interventions haineuses de Grâce KUTINO nous poussent à retirer tout soutien envers son père. Alors que ce dernier, encore en vie, n’en parle plus – preuve qu’il a pardonné –, le pape que vous injuriez a pardonné une tentative d’assassinat. Et vous, servante ? »
Mantu KANDA écrit également :
« Vous avez clairement fait un choix en ignorant les familles endeuillées sous ce régime. Si vous avez encore la chance de voir votre père en vie, qu’en est-il des familles OKENDE, YANYI, KAHIMBI ? Votre message aurait été bienvenu si vous aviez dénoncé la violence en RDC. »
Cependant, d’autres internautes estiment que GEK, comme elle se surnomme, a pleinement le droit d’exprimer son ressenti, la RDC étant un pays démocratique.
Christian MAVAMBU écrit : « Vous vous moquez d’elle sans prendre en compte ce qu’elle a dû endurer. Il est facile de tweeter tout en minimisant l’expérience des autres. C’est une femme comme vous, essayez au moins de vous mettre à sa place. »
Magaly Gra E souligne : « Une servante de Dieu s’exprime ici non seulement en tant que patriote, mais aussi en tant que fille de son père. Elle exprime une colère que je comprends parfaitement. Son père a été arrêté et torturé sous le régime de Joseph KABILA, et aujourd’hui, ce même homme ose traiter notre président actuel de sanguinaire ? C’est réellement l’hôpital qui se moque de la charité. Il faut se rappeler que la liberté d’expression dont nous jouissons aujourd’hui est le fruit du régime actuel. »
Marc MUSASA tempère : « Je vous prie de ne pas employer de mots aussi durs à son égard. Elle est humaine et a souffert. Selon le complexe d’Œdipe, les filles sont plus attachées à leur père qu’à leur mère. Comprenez sa douleur et compatissez avec elle. »
Il convient de rappeler que Grâce Emie KUTINO est originaire de Kinshasa et a grandi à Paris, où elle vit depuis l’âge de cinq ans. Issue d’une fratrie de quatre enfants, deux sœurs et un frère, elle est née dans une famille profondément ancrée dans la foi, ses deux parents étant pasteurs. Elle a ainsi développé très tôt une forte connexion avec Dieu et a été consacrée pasteur au sein de l’église Armée de Victoire.