À l’occasion de la fête de la musique célébrée le 21 juin de chaque année, pourelle.info a échangé avec l’artiste congolaise du gospel Lydie MAKIELEKA sur l’apport de la femme dans la propagation de la musique congolaise dans le monde.
L’auteure du single “Ma résolution” a épinglé avec précision quelques efforts déjà consentis par la femme dans la propagation de la musique de la République Démocratique du Congo.
POURELLE.INFO: La femme artiste congolaise contribue-t-elle à la propagation de la musique congolaise dans le monde ?
Lydie MAKIELEKA : La femme a fait et continue à faire ses preuves dans tous les domaines de la vie, en ajoutant sa touche particulière et sa contribution, dans la musique y compris. À ce jour, dans le monde musical, on voit fleurir plusieurs talents féminins, qu’il s’agisse de la musique dite profane ou celle dite Gospel. Cette expansion des voix féminines, avec une touche particulière apportée, a été merveilleusement accueillie par les auditeurs, principalement dans la musique Gospel dans laquelle j’évolue. Et même dans la musique profane, la chosification de la femme est de moins en moins pratiquée. Du moins pour celles ayant des talents et qui se reconnaissent en tant que tel. Plus important, l’émancipation des femmes dans la musique aujourd’hui n’a plus comme dénominateur commun l’homme. Aujourd’hui, une femme qui a un talent peut connaître le succès sans avoir à passer d’abord dans un groupe musical masculin où sa valeur ne se démontrerait probablement que par la danse et autre. Nous voyons qu’à ce jour, il y a plus de considération et les scènes musicales congolaises se remplissent de talents féminins qui assurent et qui vendent la bonne image et la bonne musique de notre pays. Et donc Oui la femme artiste congolaise contribue pleinement à la propagation de notre musique dans le monde.
POURELLE.INFO: Pouvez-vous citer quelques femmes qui ont contribué ou qui contribuent à la propagation de la musique congolaise dans le monde ?
Lydie MAKIELEKA : Il y a Marie MISAMU qui a marqué son temps, Micheline SHABANI, les KUNDA sisters, Déborah LUKALU, Dena MWANA, Nadège MBUMA, Sandra MBUIYI qui portent la musique congolaise sur la scène internationale. Et même de l’autre côté dans la musique profane, il y a Mpongo LOVE, Abeti MASIKINI qui ont propulsé la musique congolaise sur la scène internationale, Maman TSHALA MWANA, MBILIA BEL, pour ne citer que celles-là. Bref, elles sont nombreuses.
P.I : Quel est selon vous le grand défi que la femme musicienne congolaise doit relever ?
L.M : Le prochain grand défi de la femme musicienne en RDC est de garder ses valeurs, nos valeurs africaines, surtout garder les valeurs de la musique chrétienne pour ceux et celles qui évoluent dans la musique chrétienne sans devoir copier ce qu’on appelle les valeurs occidentales (Mouvement LGBT et consort), qui lorsque nous n’y prêtons pas attention peuvent contredire la parole de Dieu à travers des images, des clips qui promeuvent certains mouvements. Donc en général, la femme qui joue un rôle très important doit garder ses valeurs et transmettrent nos valeurs africaines à travers son art. Aujourd’hui, la musique congolaise occupe une place de choix sur tout le continent africain, puisqu’elle se renouvelle dans chaque génération et ses empreintes sont à jamais visibles presque partout.
Sachez que durant cette année 2024, quelques chanteuses de la musique urbaine et gospel vont prester sur les scènes mondiales pour amener encore un peu plus loin la musique congolaise. Il s’agit entre autres de Deborah LUKALU à Dakar, Mbila BEL probablement au zénith de Paris ( en attente de la date officielle ) sans compter d’autres concerts qui sont en cours de préparation.
Ezéchiel NGAMANIA