Femmes, paix et pouvoir : la Synergie des femmes en RDC met à jour son plan d’action face aux défis sécuritaires

Elles ne veulent plus être spectatrices. Réunies le mardi 15 avril 2025 à l’hôtel Sultani de Kinshasa, les membres de la Synergie des femmes pour la paix et la sécurité ont pris la parole, réfléchi, confronté les idées et actualisé leur plan d’actions prioritaires dans un atelier placé sous le signe de l’engagement.

Objectif : faire le point sur les avancées, identifier les obstacles, mais surtout se repositionner face à un contexte sécuritaire de plus en plus préoccupant en République Démocratique du Congo.

Une synergie d’analyse et de résistance

Dès l’ouverture de la journée, Faida MWANGILWA, membre active de la Synergie, a planté le décor :« Nous voulions rassembler nos énergies pour influencer positivement le processus de paix. Il ne suffit pas de parler des accords de Nairobi ou de Luanda, mais de comprendre ce qu’ils impliquent réellement pour nous. Notre priorité, c’est la cessation des hostilités. C’est le seul moyen d’atténuer l’impact des conflits sur les populations. »

Elle a également rappelé que l’aide humanitaire ne peut être durable tant que les affrontements persistent, appelant à la stricte application de la résolution 2737 du Conseil de sécurité des Nations Unies.

Où sont les femmes lors des signatures d’accords ?

Thérèse NZALE, du Fonds pour les Femmes Congolaises et initiatrice de la Synergie, a dénoncé l’absence quasi systématique des femmes dans les processus de signature des engagements :

« À chaque accord signé entre chefs d’État – que ce soit au Rwanda, en RDC – on ne voit que des hommes. Les femmes sont exclues. Mais pourquoi ? Ne peuvent-elles pas, elles aussi, réfléchir, contribuer, porter un message fort sur la paix ? »

Elle poursuit, posant une question cruciale : « Et après les signatures, qui assure le suivi ? Où sont les femmes dans la mise en œuvre des accords ? Nous avons cette ambition, cette conviction que notre voix est nécessaire. »

Des femmes prêtes à occuper les sièges de la paix

Marie-Madeleine KALALA, point focal de la Synergie, a mis l’accent sur la préparation et la compétence comme clés d’un engagement politique et citoyen crédible :« Nous voulons être présentes à tous les niveaux, mais cela se mérite. Il faut venir avec des arguments, un cahier de charge, de la formation. Une femme bien préparée peut tenir tête à n’importe quel homme à la table des négociations. Le mérite doit redevenir une valeur cardinale dans ce pays. »

Un moment de repositionnement stratégique

Au-delà des discours, cette journée fut un espace d’analyse collective, mais aussi de projection. Les femmes présentes – issues de diverses provinces et horizons – ont proposé des recommandations concrètes, discuté des failles du système actuel et partagé des initiatives locales porteuses.

Cette rencontre a marqué un tournant symbolique et stratégique pour les femmes engagées dans la construction de la paix en RDC. Un rappel fort : la paix sans les femmes est une paix incomplète. Leur voix, leur expertise, leur résilience doivent désormais occuper le centre du jeu.

Germaine BAKAMBANA 

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