Élue Meilleur entraîneur de l’année 2024 lors des CAF Awards au Maroc, Lamia Boumhedi, technicienne marocaine et coach du TP Mazembe, s’est exprimée sur les défis d’être une femme entraîneur dans le football africain. Sous sa direction, le club féminin congolais a remporté la Ligue des champions féminine 2023-2024, un exploit qui témoigne de son talent et de son leadership.
Passionnée de football et admiratrice de l’entraîneur portugais José Mourinho, Lamia Boumhedi a souligné les difficultés auxquelles les femmes sont confrontées dans un milieu encore largement dominé par les hommes. “Vous connaissez bien la mentalité en Afrique, ce n’est pas comme en Europe. En Afrique, il est difficile de trouver une place dans ce monde, car on considère encore que le football est pour les hommes. Une femme doit donc travailler dix fois plus pour être reconnue”, a-t-elle confié.
Elle a également mis en lumière les stéréotypes qui entravent la progression des femmes dans ce domaine : “Heureusement, la solidarité entre femmes existe beaucoup dans notre métier.”
Gagner la confiance, un défi supplémentaire
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Pour Lamia Boumhedi, le plus difficile n’est pas seulement de briser les préjugés, mais aussi de gagner la confiance des dirigeants des clubs. “Pour obtenir la confiance des dirigeants des clubs ou des équipes nationales, nous devons constamment prouver notre valeur. Moi, j’ai la chance d’avoir la confiance du TP Mazembe, un club qui a les moyens de mettre à l’aise les joueurs et les entraîneurs. J’ai la confiance du président Moïse Katumbi et de la vice-présidente Denise Bison. Ils m’ont donné les moyens pour que je sois à l’aise et pour obtenir des résultats. Après, il ne faut pas le nier, nous n’avons pas les mêmes moyens que les hommes”, a-t-elle regretté.
Un avenir dans le football masculin ?
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Interrogée sur ses ambitions futures, la coach des Noires et Blanches de Mazembe n’a pas caché son désir de repousser les limites. “Pourquoi pas entraîner une équipe ou un club masculin ? Nous aussi, nous devons embêter les hommes. Pourquoi viennent-ils chercher leur place chez les femmes ? Nous aussi, nous pouvons envisager d’entraîner des équipes masculines. Cela ne me fait pas peur, ce serait plutôt un grand défi pour moi. Le football reste le football, les règles sont les mêmes pour les hommes et les femmes”, a-t-elle affirmé avec assurance.
Un amour pour le ballon rond depuis l’enfance
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Revenant sur ses débuts, Lamia Boumhedi a raconté son histoire avec passion : “J’ai joué au foot dès mon plus jeune âge, chez moi, dans les rues de mon quartier à Berrechid. C’était inné en moi. Je jouais avec les garçons, car il n’y avait pas d’équipe féminine. À 13 ans, ma mère a décidé de créer une équipe féminine pour que je puisse continuer à jouer. Trois ans plus tard, j’ai été appelée en équipe nationale senior. J’étais douée, rapide et très forte techniquement. À 16 ans, j’ai disputé ma première Coupe d’Afrique des Nations avec les Lionnes de l’Atlas.”
À travers ses propos, Lamia Boumhedi incarne le courage, l’ambition et la persévérance nécessaires pour surmonter les obstacles et redéfinir le rôle des femmes dans le football africain. Une source d’inspiration pour de nombreuses jeunes filles qui rêvent de faire carrière dans ce sport.