La République Démocratique du Congo est le deuxième plus grand pays d’Afrique après l’Algérie, mais il affiche un des taux d’électrification les plus bas du continent noir soit 15 % à l’échelle nationale avec de fortes disparités entre les villes 35 %, les zones rurales 1 % et les zones périurbaines moins de 5 %.

Pourtant cet immense territoire, qui est 4,5 fois plus grand que la France, représente à lui seul 8 % du potentiel hydroélectrique mondial, une source d’énergie qui constitue 95% du mix électrique du pays.
Abritant le plus grand fleuve du continent et le deuxième du monde après l’Amazonie en débit interannuel moyen, la RDC pâtit toutefois d’une faible capacité installée (moins de 3 000 mégawatts, dont la moitié est inexploitée par défaut de maintenance), et de l’absence de réseau de distribution électrique intégrée à l’échelle nationale.
Dans ce tableau sombre, une femme congolaise répondant au nom de BOMASHI KUSEMBUKA Bienvenue, présidente de la coalition des femmes de la RDC (COFEC) a initié un projet à Roue à Aube pour fournir aux villes et villages de la RDC une électricité permanente.
Le projet Micro central hydroélectrique avec Roue à aube est un projet conçu par la Générale multimodale de service, dont BOMASHI KUSEMBUKA est la co-fondatrice et Gérante principale de la société. Ce projet prometteur vise à fournir non seulement une électricité stable mais aussi à un moindre prix:

« Au lieu d’attendre le courant de Inga qui coûte très cher et qu’on ne pourra jamais servir à tout le monde, nous avons la roue qui peut donner du courant à tout le monde et à un prix abordable. Sur les marchés on ne pense qu’au barrage qui coûte énormément cher il faut importer des matériels mais avec notre solution nous fabriquons nous-même la roue sur place et ça ne demande pas beaucoup de moyens et c’est facile. Le coup du projet est moindre, le matériel que nous utilisons on peut trouver ça localement et les ingénieurs sont tous congolais », a dit BOMASHI KUSEMBUKA.
Ce projet qui tombe à pic, primé par le Président de la République Démocratique du Congo, Félix TSHISEKEDI, par le canal du ministère de la recherche scientifique, souffre cependant d’un manque de financement et d’un accompagnement :

« Nous avons un personnel très qualifié, nous avons les ingénieurs savants, c’est juste que nous n’avons pas le financement mais nous sommes capables de transformer ce pays et de mettre de l’électricité dans chaque territoire, donc les 145 territoires de la RDC car nous avons la connaissance. La réussite se verra lorsque nous aurons les financements et que nous allons installer nos roues partout. Nous n’attendons pas la technologie des pointes, nous avons une technologie adaptée chez nous. Ici c’est ce qu’il nous faut c’est une technologie adaptée, notre roue est bien adaptée et il faut qu’on puisse nous soutenir pour que nous fassions des études de faisabilité dans chaque territoire et voir comment on peut installer nos roues pour produire le courant partout et c’est faisable voilà ce que j’avais à dire », a-t-elle ajouté.
Rappelons que l’électricité représente seulement 3,7 % de la consommation finale d’énergie de la RDC en 2019. Elle est produite à 99,4 % par les centrales hydroélectriques, 0,3 % par l’énergie solaire et 0,2 % par des installations à biomasse.
Aggée CHUGA