La République Démocratique du Congo a été officiellement élue le mercredi 9 octobre 2024 au Conseil des droits de l’Homme à Genève, malgré la polémique sur les entorses aux droits humains.
Le pays de Félix TSHISEKEDI siégera pour trois ans, au sein de cet organe, à partir du 1er janvier 2025.
Avec 172 voix sur les 190 votants, la République Démocratique du Congo (RDC) a été largement élue au Conseil des droits de l’Homme, dont le siège est à Genève, en Suisse, cela sans suspens, puisqu’il n’y avait que cinq candidats pour cinq sièges du côté du groupe Afrique sur les 18 sièges distribués.
Cette nouvelle a été saluée par les femmes politiques membres de l’Union sacrée (majorité présidentielle).
Anne-Marie Makombo, présidente Ai du parti LIDEC est fière de cette nouvelle : « C’est une grande victoire pour la RDC. Avec 172 voix sur 190, notre pays vient d’être élu nouveau membre du Conseil des Droits de l’homme des Nations-Unies pour le mandat 2025-2027. Cela prouve aussi que nous avons des amis qui savent lire et voir la vérité. La diplomatie très active du Président TSHISEKEDI porte ses fruits. Et que nos détracteurs n’ont qu’à se calmer. Nous espérons que cela augure de bonnes choses pour une victoire prochaine de la RDC à l’élection comme membre non permanent au Conseil de Sécurité des Nations unies ››, a-t-elle souligné.
Même sentiment partagé par Maître Dianne TSHIBOLA, secrétaire générale honoraire du parti MCU.
Elle estime que cette présence au conseil des Nations unies, aidera la RDC à faire respecter les droits humains : « Nous sommes très contents de cette élection et en plus nous voulons voir aussi que cette présence dans le monde des droits de l’homme aidera la RDC à faire respecter les droits de l’homme ».
Malheureusement, cette élection est par contre très contestée du côté de l’opposition congolaise, qui souligne quelques dérives de droits humains en RDC, c’est le cas pour Bijoux BILALI, présidente de ligue des femmes du parti A.ch, de l’opposant jean-marc KABUND.
Pour elle, la RDC ne mérite pas d’être parmi les membres de conseil des droits de l’homme au vu de la situation actuelle du pays : ‹‹ Un pays de dérive dictatoriale, un pays avec plusieurs opposants politiques qui sont muselés, pas de liberté d’expression, être élu membres du conseil des droits humains, cela n’a pas de sens », précise Bijoux BILALI.
Sa position est soutenue par Dena LUNKUKU, porte parole du parti Envol, membre de l’opposition, qui soutient que la RDC est un pays qui ne respecte pas les droits humains. « Nous sommes consternés de voir que les USA qui sont censés être un pays des enjeux démocratiques aient accepté que la RDC soit élue parmi les membres du conseil des droits humains, alors que Félix TSHISEKEDI est incapable de respecter les lois du pays. Vous voyez qu’à l’Est de la RDC il y a près de 7 millions de déplacés qui manquent de quoi se nourrir, ça c’est un crime contre l’humanité, et aujourd’hui, il y a des employés de l’Etat qui accusent des arriérés de paiement etc. Vous êtes témoins et vous avez vu qu’on a tiré sur les mineurs qui ont manifesté pacifiquement pour la reprise des cours. Il y a eu un carnage à GOMA, au CPRK, où les femmes ont été violées, un tel pays ne peut pas siéger comme membre du conseil des droits de l’homme », a-t-elle insisté.
De leur côté, les défenseures des droits humains ont salué cette élection qui selon elles aiderait le pays a apprendre davantage sur les bonnes pratiques sur les droits humains, a dit Maître Anny BAMBE :
« Le Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies (CDH) est le principal organe intergouvernemental du système des Nations Unies chargé de renforcer la promotion et la protection des droits de l’homme dans le monde, et de lutter contre les violations des droits de l’homme dans le monde entier. Le CDH a comme objectif notamment l’adoption des rapports de l’EPU ( examen périodique universel) et la formulation des recommandations visant l’amélioration concrète de la situation des droits de l’homme dans chacun de ces pays. L’élection de la RDC au CDH est une bonne opportunité pour l’apprentissage des bonnes pratiques en matière de respect des droits de l’homme. La présence de la RDC au CDH impactera sur les attitudes, les comportements des autorités congolaises, je l’espère! », a dit Maître Anny BAMBE, défenseure des droits humains
Notons que cette victoire de la RDC comme membre de conseil des droits humains est aussi le fruit d’un travail acharné de la ministre congolaise des droits humains Chantal CHAMBU MWAVITA pour son acte de bravoure envers la République.
Christian MUKAYA