Les Kimbaguistes ont commémoré le 27 Avril dernier à Nkamba, siège international de cette église, dans la province du Kongo central, le 63ème anniversaire de la disparition de Maman Marie Mwilu Kiawanga, épouse de papa Simon Kimbangu, fondateur de l’église kimbanguiste.
De leur union est né trois garçons à savoir Charles Daniel Kisolokele (12 février 1914 – 17 mars 1992), Salomon Dialungana (25 mai 1916 – 16 août 2001) et Joseph Diangienda Kuntima (22 mars 1918 – 08 juillet 1992).
Le Parcours d’une aide semblable
A l’arrestation de son mari Simon Kimbangu en 1921, Marie Mwilu Kiawanga Nzitani prend la tête de l’église kimbanguiste pour pérenniser l’église et permettre à la population Congolaise de continuer de se réunir en prière.
Une vraie résistante congolaise qui a tenu tête face à l’oppression coloniale belge, afin de sauvegarder le mouvement révolutionnaire lancé par son mari. Pour les autorités religieuses, elle avait donc enfreint la loi qui voulait que la cloche ne soit sonnée uniquement par les hommes et les dimanches. Un grief qui sera mis dans son « casier judiciaire ».
Le 10 octobre 1921, avant son incarcération, Simon Kimbangu demanda à voir sa femme et ses enfants. C’est en ce jour que Simon Kimbangu lui confia la mission de prendre soins des enfants, de conserver et de transmettre son message prophétique, et de veiller sur le mouvement naissant.
Durant les 30 ans d’incarcération de Simon Kimbangu, c’est Marie Mwilu qui est officiellement responsable de l’église. Elle fait preuve de beaucoup de courage car, en dépit de l’interdiction formelle des réunions des prières, elle organise clandestinement des rencontres à Ngombe Kinkusa, et ce, depuis l’arrestation de son mari Simon Kimbangu jusqu’à sa mort en 1959. Elle ne cessa de soutenir son mari, s’identifiant à son appel, relayant ses mots d’ordre, encourageant ses fidèles, et luttant pour l’institutionnalisation du mouvement Kimbanguiste.
Mama Mwilu est considérée, comme la Première Cheffe spirituelle de l’Eglise Kimbanguiste pour le grand travail qu’elle a abattu pour faire asseoir cette église, son apport dans l’encadrement des partisans et à la consolidation du mouvement kimbanguiste.
Le 12 avril 1959, quelques jours avant sa mort, Maman Marie Mwilu distribue les cartes de catéchistes aux premiers cadres de la nouvelle Église Kimbanguiste, avant de passer le relais du leadership de l’Église à son troisième fils, Joseph Diangienda Kuntima, alors âgé de 41 ans.
Née le 07 mai 1880 en République Démocratique du Congo, Marie Mwilu Kiawanga Nzitani décède le 27 avril 1959 et a été enterrée à Ngombe Kinkusa.
Après son décès, l’Église kimbanguiste est officiellement reconnue par l’État colonial belge un certain 24 décembre 1959. Quelques mois plus tard, le 3 avril 1960, le corps de Simon Kimbangu est rapatrié à Nkamba.
Le 10 octobre 2009, les ossements de Maman Mwilu, sont exhumés de Ngombe-Kinkusa en présence d’une foule des fidèles, placés dans un cercueil et sont exposés à Kamba pour le recueillement. Ils seront placés, le 12 octobre 2009, dans un mausolée, aux côtés de la tombe du Prophète Simon Kimbangu, son époux.
Hommages et Réconnaissances
Depuis 2021, l’ASBL « Pensons Bercail» de Pitchou Matousilua milite pour la reconnaissance nationale et internationale de Maman Mwilu comme « Héroïne Nationale ».
A cet effet, elle a écrit un plaidoyer et financé la production d’un film intitulé « Maman Mwilu, la résistante ».
C’est un long métrage de fiction d’une heure, réalisé par Johnny Balongi et produit par Pitchou Matousilua, qui a été lancé et diffusé en avant-première le 22 octobre à Bruxelles. Le film a aussi été retenu par le jury du festival international des films éducatifs Komane du Cameroun, et remporta le 4 février 2022 à Yaoundé, le « Prix Spécial du Koname ».
MMK