La majeure partie de la population mondiale possède des convictions religieuses et les leaders religieux exercent une profonde influence sur des vies pouvant s’étendre jusqu’aux questions les plus intimes, notamment la sexualité, les relations amoureuses officieuses ou le mariage.
Qui dit Église catholique, dit pape, assemblée de cardinaux, d’évêques, de prêtres. Quand les médias en parlent, ils montrent que y a plus d’hommes dans la hiérarchie de cette église mais si peu de femmes. Ces dernières n’ont aucune responsabilité́ dans la hiérarchie.
Diaconese de l’église missionnaire et ancienne croyante de l’église catholique, Anne-Marie BIKOKO nous a partagé son expérience sur ce sujet. Elle a fait savoir que les paroles du magistère catholique sont exclusivement masculines et assignent un rôle subalterne aux femmes construit à partir de deux archétypes féminins qui les culpabilisent: Ève et Marie.
‹‹ Ève est pensée à partir de son péché, associée au serpent, à la ruse et à la curiosité. Des clichés qui alimentent toujours le discours sur les femmes envisagées spontanément comme séductrices et tentatrices. À la figure d’Ève, la religion catholique oppose celle de Marie, vierge et mère. Ce modèle est contradictoire : une vierge n’est pas encore mère et une mère n’est plus vierge. Aucune femme ne sera jamais à la hauteur de Marie, modèle inaccessible et donc secrètement dévalorisant. Coincées entre la sainte et la pécheresse, les femmes se sentent toujours un peu coupables. Cette culpabilisation a pour conséquence leur soumission. Oui, est la seule parole autorisée, à l’image de Marie répondant à l’ange Gabriel dans la scène de l’Annonciation, je cite : “Je suis la servante du Seigneur ; qu’il me soit fait selon ta parole”. Sans le consentement à leur destin de servir et d’enfanter, la soumission des femmes ne tiendrait pas. Le consentement de Marie permet de faire de l’obéissance une vertu donnée en modèle pour toutes les femmes ››, a-t-elle relaté.
Pour Anne-Marie BIKOKO c’est parce que les femmes ont intériorisé leur infériorité et leur soumission, qu’elles acceptent de se mettre au service et de se taire. ‹‹ Comment pourraient-elles y échapper ?, puisque ce sont des paroles masculines qui le leur assignent au nom de Dieu », s’est elle interrogée.
Pour elle, la tradition a institué un droit pour affirmer la supériorité masculine. Si la tradition catholique a élaboré des mythes et des récits qui désignent la femme comme aide de l’homme, elle a aussi institué un droit pour affirmer la supériorité masculine et exclure les femmes de tout pouvoir : le sacerdoce, l’enseignement et le gouvernement. Ainsi, Anne-Marie BIKOKO estime que l’appropriation de la parole est la clé de la domination masculine qui est ébranlée quand les femmes osent prendre la parole, ce que montre le mouvement MeToo.
« Ce schéma mental – les hommes au pouvoir, les femmes au service – se retrouve dans la religion comme dans la société. Coupable, soumise, servante et muette, voilà l’idéal féminin selon l’institution catholique qui reste un obstacle à l’égalité des sexes. Ils sont au pouvoir, elles sont au service. Probablement pas dans l’esprit des prophètes qui ont créé les religions. Par exemple, ni Jésus ni Mahomet n’étaient anti-féministes. Mais les religions s’adaptent à la culture de leur temps et défendent leurs privilèges en résistant au changement et au progrès. Si vous regardez l’imagerie chrétienne en Europe, que suggère-t-elle ?
Que la femme est responsable de la perte du paradis : dans le tableau de Cranach, voyez comme le pauvre Adam est innocent : On en trouve aussi dans le livre de l’Ecclésiaste où il est dit “Toute méchanceté est légère comparée à la méchanceté des femmes”. Mais tout cela, c’est la religion qui achète la culture ambiante, et pas le contraire ››, a dit Anne-Marie BIKOKO.
Elle a poursuivi avec des citations des grands hommes de l’histoire, qui ont minimisé la femme : ‹‹ Pour preuve, regardez la langue française, demandez-vous pourquoi on dit: elle a succombé à ses avances, il l’a conquise, elle s’est rendue… et nos vieux proverbes : “ce que diable ne peut, femme le fait”; de François Ier “Toujours femme varie, Est bien fol qui s’y fie.” “la femme est un certain animal difficile à connaître” ( Molière) “La gaieté des femmes leur tient lieu d’esprit”(Montesquieu). “Il y a plus d’honnêtes femmes qu’on ne croit, mais pas tant qu’on le dit” (Dumas fils). Les femmes sont comme les girouettes : elles ne se fixent que quand elles rouillent (Voltaire) ; Une femme doit être instruite et non savante (Julie de Lespinasse) », a cité Anne-Marie BIKOKO.
Au vu de toutes les réponses et arguments donnés par Anne-Marie BIKOKO, la question qui peut se poser ici est la suivante : que signifie l’égalité de sexes ? Bien sûr l’homme et la femme sont deux entités différentes : physiquement et psychologiquement, dans la forme et la composition, et donc les droits et les devoirs se différencient selon cette nature. Pourtant, cela ne veut pas dire que l’un est meilleur que l’autre, mais signifie que les deux sont complémentaires l’un à l’autre, à condition de respecter la nature de la créature qui s’y trouve sans la déformer ni l’altérer.
Daiana MANKONGA
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L’infériorité de la femme face à l’homme, une réalité vivante : une réaction à Anne-Marie Bikoko
Il n’existe pas de typologie d’êtres humains. Comme mentionné dans la Charte de la déclaration universelle de droits de l’homme, tous les hommes sont égaux. Il faut néanmoins souligner que cette égalité n’est que juridique. En principe, l’homme est l’égal de sa femme, de ses enfants ou de toute autre personne quels que soient leur âge, leur niveau d’éducation ou statuts sociaux, etc. Cet équilibre n’a d’autres fins que l’harmonisation sociale pour faciliter la bienséance ou le savoir vivre en société. Cependant, la praxis sociale révèle une réalité ambivalente à l’ordre établi. En guise d’illustration, la Bible confirme ouvertement que le peuple hébreu d’Israël est le peuple élu de Dieu. Jésus-Christ de Nazareth abonde dans le même sens au regard de sa théorie céleste qui s’énonce comme suite, ‘’Douze portes d’entrées célestes correspondant aux douze tribus d’Israël.’’ La grande question que se poserait le commun de mortel est celle savoir le mal qu’a commis le reste de l’humanité pour ne pas être sélectionné ? Dans notre société contemporaine, Hitler Adolphe a répliqué cette véridicité biblique en proclamant le peuple allemand ‘’la race arienne’’ c’est-à-dire la meilleure des races. Dans toutes ces illustrations, l’évidence est que chaque auteur cherche à privilégier les sien(ne)s. En sa qualité de Juif, Jésus-Christ a d’abord priorisé ses compatriotes tout en reléguant au second plan ceux qui ne l’étaient pas. Hitler Adolphe a fait de même en plaçant les germains à la cime du monde. Ces considérations subjectives sont monnaies courantes dans toutes les sociétés du mode. La femme est un être humain qui jouit de la plénitude de toutes ses facultés à l’instar de l’homme. Gardienne de la société, la femme dispose d’une omnipotence sans précédente dans tous les secteurs de la vie sociale. Le conflit Israélo-Palestinien en est la preuve. L’histoire nous apprend que les utérins vivent le plus souvent en harmonie contrairement aux agnats. La subordination de la femme à l’homme connote deux dimensions. La première est liée à la nature biologique de la femme. Appelée à être mère, la femme n’a d’autres choix que la docilité. Celle-ci lui permet de maintenir l’homéostasie familiale en ’élevant les enfants qui constituent toute une progéniture de la société dans l’atmosphère requise et en tolérant la nature déviante de son mari. Il est à noter que la promiscuité de l’homme n’est pas un défaut mais plutôt une façon de s’ajuster et de perpétuer ses gènes. Si le monde peut observer le bébé sortir du vagin de la femme, la nature prive l’homme d’une telle opportunité. Comme contrepartie, l’homme se voit dans l’obligation de s’accoupler avec plusieurs partenaires féminins pour sa survie. Loin d’être nuisible à la femme, ce comportement masculin réaffirme par contre la dignité féminine dans toutes les contrés du monde. La deuxième dimension qui justifie la dépendance de la femme vis-à-vis de l’homme est que la femme est sèche d’esprit comparativement à l’homme qui se caractérise par l’imagination créatrice. Au lieu d’être innovatrice, la femme se plait à imiter l’homme aveuglement. La plupart des idéologies que comprend le monde ; notamment le Judaïsme, Le Christianisme, le Budéisme et l’Islam, etc. sont les fruits de l’imagination de l’homme dont l’objet est d’assurer la suprématie de celui-ci. Ainsi, l’adhésion des femmes dans ces groupes autoritaires est conditionnée par leur soumission totale aux desiderata de l’homme. Au lieu d’aller se prosterner devant les mêmes instances qui déshumanisent pour solliciter remède, la femme ferait mieux de se doter de ses propres institutions pour prouver au reste du monde qu’elle est capable d’impacter la société au même titre que l’homme. Le paysage politique congolais est plein d’exemples qui illustrent à suffisance l’échec total de ceux qui ont tendance à reproduire le comportement d’autrui. Le Congolais qui avait succédé au colon belge, après le 30 Juin 1960, s’était comporté en colonisateur au lieu d’instaurer une société égalitaire en RDC. Comme le colonisateur belge, le Congolais pillait son propre territoire pour se faire des épargnes ailleurs. Comme constat, le pilleur congolais s’est tellement affaibli qu’il s’est appauvri alors que l’hégémoniste belge reste toujours puissant et riche. Une autre illustration est celle de l’homme noir condamné à se déteindre pour s’approcher de la race blanche, la meilleure des races. La réalité indique que la race blanche a toujours été exclusive. Si l’enfant issue d’une union entre noir(e) et blanc ou blanche communément appelés métis ou métisse est qualifié de noir (e), qu’en sera-t-il de noir(e)s qui s’ambifient ? L’échec de la femme dans son entreprise d’émancipation se justifie par son désir ardent de se comporter en homme. Pourtant, l’homme et la femme sont des entités différentes bien que complémentaires. La femme tout comme l’homme peuvent s’inspirer tout en restant unique. Se déguiser en homme ne mènera la femme nulle part. En Occident, beaucoup de femmes ont adopté massivement le comportement masculin. L’infidélité conjugale, l’avortement et le matérialisme sont devenus la règle. Loin de se fortifier, ces femmes ont perdu leurs qualités féminines telle qu’elles ont plongé leurs nations respectives dans une situation végétative. De nos jours, certains pays occidentaux sont forcés de recourir à l’adoption et à l’immigration pour survivre. Karla Marx est une figure inspirante qui illumine l’esprit d’entreprise personnelle. Né en Allemagne, une société haute capitaliste, Karl Marx a conçu le Marxisme qui a catalysé la création des nations qui figurent parmi les plus puissantes de l’univers. Nul ne s’oppose à l’émancipation de la femme tout comme à celle de tout autre être humain sachant que la liberté est un droit inaliénable. Néanmoins, une émancipation qui réussit est celle qui est authentique. Jouir d’une liberté totale dans le cadre de sa tradition mène le plus souvent au succès. Renier sa propre culture au profit d’une autre que l’on croit idéal est une négation de soi et une aliénation mentale dont l’issue est catastrophique. Femmes ! Eviter de vous greffer aux hommes at à leurs entreprises pour devenir leurs copies afin de vous libérer. Intellectuelles que vous êtes, vous êtes capables de concevoir des théories pour les propose au reste de l’humanité. Si vous ne le faites pas, ce n’est pas que vous manquez les moyens, c’est plutôt la volonté qui vous fait défaut. Utilisez plutôt le potentiel féminin qui vous est propre pour changer le monde. Si aujourd’hui le chaos qui règne au Moyen-Orient a comme initiatrice Sara et Agar, la femme ne peut-elle pas se saisir des mêmes atouts pour pacifier le monde ?